Page:Theodore Pavie - Histoire des trois royaumes vol 2, Duprat, 1851.djvu/191

Cette page n’a pas encore été corrigée

princesse, allèrent l’étrangler avec une corde de soie à la porte du harem. Cela fait, il réunit tous les eunuques, tous les officiers du palais et leur dit : « Qu’aucun parent, qu’aucun allié de l’Empereur ne pénètre près de lui sans ma permission, sous peine de mort ! » Les mandarins qui avaient eu avec Tong-Tching des relations d’amitié, il les cassa tous de leurs emplois, et fit décapiter ceux de ses parents les plus éloignés qu’il put découvrir.

Depuis lors, les mandarins, grands et petits, employés au palais ou au dehors, n’osaient plus, quand ils se rencontraient, échanger entre eux une parole. Le ministre tout-puissant choisit trois mille hommes parmi les plus dévoués à sa personne, dont il fit sa garde particulière ; il en donna le commandement à son parent Tsao-Hong.

Cependant, si en mettant à mort Tong-Tching et les quatre conjurés (qui se trouvaient dans la capitale), il avait délivré son esprit d’une cruelle appréhension, restaient encore Hiuen-Té et Ma-Teng. Ces deux autres complices devaient absolument périr !… Sun-Yo consulté à ce sujet répondit : « Ma-Teng a des troupes assemblées dans sa province de Sy-Liang ; on ne peut l’attaquer à la légère ! Il faut l’attirer ici par une lettre et se bien garder d’éveiller ses soupçons ; une fois que nous l’aurons amené dans la capitale, nous trouverons le moyen de nous débarrasser de lui. Quant à Hiuen-Té, on l’a envoyé avec des troupes surveiller le Su-Tchéou, et lui aussi ne doit pas être attaqué légèrement ! «

« Et pourquoi ? » demanda Tsao.

« Seigneur, celui qui vous dispute l’Empire, c’est Youen-Chao. Le voilà maintenant à la tête d’une armée au lieu nommé Kouan-Tou (le passage principal du fleuve Ho) ; or sa constante pensée est de tenter un coup de main sur la capitale ; si vous marchez dans l’est contre Hiuen-Té, celui-ci enverra demander des secours à Youen-Chao. Supposez que ce dernier profite de votre absence pour se porter contre la capitale ; comment lui résisterons-nous ? »

Tsao n’approuva pas ces raisonnements. À ses yeux, Hiuen-Té était le plus éminent de ses rivaux ; il fallait l’attaquer au plus vite, ne pas lui laisser le temps d’accroître sa puissance, sous