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CHAPITRE IV.


Tsao-Tsao découvre la conspiration tramée contre lui.


I.


[Règne de Hiao-Hien-Ty. Année 200 de J.-C.] « Youen-Chao n’avait pas déposé les armes ; Hiuen-Té n’était pas anéanti ; vouloir marcher contre Liéou-Piao, ne serait-ce pas abandonner le cœur même du mal pour l’attaquer dans ses extrémités ? D’abord, il fallait réduire les deux plus puissants ennemis ; cela fait, les provinces comprises entre le Kiang et le Han (qui obéissaient à Liéou-Piao), seraient pacifiées bien facilement. » Tels furent les conseils que Sun-Yo donna au premier ministre, et celui-ci les mit en pratique.

Mais (revenons aux conspirateurs) ; depuis le départ de Hiuen-Té, Tong-Tching délibérait souvent avec Wang-Tsé et les autres[1] conjurés, sans trouver aucun moyen d’accomplir leurs projets. À la visite du jour de l’an, il fut si indigné de la hauteur arrogante avec laquelle Tsao reçut les grands, qu’il en tomba malade. De retour en son hôtel il se mit au lit, et l’Empereur, informé de l’indisposition de son oncle maternel, lui envoya le premier médecin du palais. Ce docteur, né à Lo-Yang (l’ancienne capitale), se nommait Ky-Tay (son surnom honorifique Ping) ; il jouissait d’une immense réputation dans son temps. Cependant les remèdes qu’il fit prendre pendant plusieurs jours à Tong-Tching, n’avaient guère d’effet ; il restait jour et nuit près du malade,

  1. Voir plus haut, page 115, et suivantes.