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CHAPITRE III.


Tsao-Tsao est injurié par Ni-Nang.


[Règne de Hiao-Hien-Ty. Année 199 de J.-C.] Arrêtant tout à coup les bourreaux, Kong-Tong alla implorer la clémence de Tsao-Tsao. « Les deux officiers n’étaient point de force à se mesurer contre Hiuen-Té, voilà pourquoi ils ont été pris. Par leur supplice, son excellence s’aliénerait l’esprit des autres généraux ; on l’accuserait de ne pas savoir discerner la nature d’une faute. » Tsao, sur ses observations, laissant la vie aux deux chefs vaincus, se contenta de les priver de leurs grades ; puis il se disposa à se mettre en campagne ; Kong-Yong voulut l’en détourner. « Nous sonnes au cœur de l’hiver, disait-il, saison défavorable pour faire mouvoir des troupes ; attendez le printemps, rien ne sera perdu encore. De plus, il y a deux hommes qui se soumettront sans aucun doute, si vous leur faites un appel ; ce sont Tchang-Siéou et Liéou-Piao[1] ! »

Le conseil parut sage à Tsao, qui ajourna le départ des troupes et envoya un chargé d’affaires près de chacun de ces deux seigneurs indépendants ; vers le premier, qui habitait Hiang-Tang, il dépêcha Liéou-Yé. Celui-ci alla voir d’abord Hia-Hu (conseiller de Tchang-Siéou), et lui parla du premier ministre comme d’un homme supérieur, digne d’être comparé au fondateur de la dynastie des Han. Séduit par ces belles phrases, Hia-Hu emmena l’envoyé dans sa maison, et se rendit le lendemain près de son maître, en lui annonçant la mission dont le mandarin était chargé.

  1. La révolte de Tchang-Siéou a été mentionnée, page 19 de ce vol. Quant à Liéou-Piao, souvent cité dans le cours de l’ouvrage, on trouve quelques détails sur sa vie, à la page 108 du vol. Ier.