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précédemment) restèrent auprès de Youen-Chao en qualité de conseillers ; Yen-Léang et Wen-Tchéou commandèrent chacun une division. L’armée consistait en vingt mille cavaliers, et quatre-vingts mille fantassins ; en tout cent nulle hommes de bonnes troupes, qui marchèrent vers Ly-Yang.

Cependant Tsao venait d’apprendre qu’après avoir tué le traître Tché-Tchéou [1], Hiuen-Té restait maître du Su-Tchéou et que, d’accord avec lui, Youen-Chao faisait marcher une armée. A cette nouvelle, son premier soin fut d’appeler ses conseillers ; Kong-Yong, qui avait été nommé [2] général de première classe, se trouvant à cette époque dans la capitale, se rendit au palais comme les autres ; il engagea le ministre à ne pas attaquer à la légère un ennemi aussi puissant que Youen-Chao, et à demander la paix. Tsao qui voulait peser les avantages de ces deux partis, consulta les mandarins assemblés ; le conseiller Sun-Yo répondit : « Youen-Chao est un homme sans moyen ; je ne suis pas d’avis qu’on entre en arrangement avec lui ? — Vous vous trompez, docteur, reprit Kong-Yong ; il a sous sa dépendance un grand territoire et une population nombreuse ; il possède des revenus considérables et une armée aguerrie ; autour de lui il compte des conseillers intelligents et prudents, Tien-Fong et Hu-Yéou ; et aussi des serviteurs zélés et loyaux, Chen-Pey et Fong-Ky ; des généraux intrépides [3], qui tous ont acquis de la réputation. Comment donc dites-vous que Youen-Chao est un homme incapable de rien entreprendre ! »

« Ah ! répondit Sun-Yo en souriant, vous n’envisagez qu’un côté de la question. Ses troupes sont nombreuses, c’est vrai, mais indisciplinées ; ce Tien-Fong que vous citez, est un homme violent et opiniâtre ; ce Hu-Yéou se laisse séduire par des présents, et ne montre guère de probité ; Chen-Pey agit plus par caprice que par réflexion ; Fong-Ky est ardent, mais incapable. Tous

  1. Voir plus haut, page 135.
  2. Descendant de Confucius et gouverneur de Pé-Hay ; voir des détails sur sa vie, vol. Ier, page 180.
  3. Nous faisons grâce au lecteur d’une longue suite de noms propres, énumérés en partie dans la réponse de Sun-Yo.