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s le petit prince en s’adressant à Hiuen-Té, à quelle famille appartenez-vous ? »

Hiuen-Té ne put retenir ses larmes, et l’Empereur, tout troublé, lui demanda quel chagrin subit causait au général une si grande émotion. « Votre Majesté ayant daigné m’interroger sur mes ancêtres, je me suis senti tristement affecté[1], » répondit le héros ; et après avoir développé toute sa généalogie, il ajouta : « Je compte des Empereurs parmi mes aïeux, et ce qui m’arrache des larmes, c’est de soutenir d’une façon si indigne la gloire d’une pareille ascendance ! » Le jeune souverain se fit aussitôt apporter les registres de sa famille, et y lut ce qui suit :

« Tching-Ty (neuvième souverain) de la famille des Han, eut quatorze fils ; le septième fut Tsing-Wang, qui s’établit dans le Tchong-Chan. (Il se nommait aussi) Liéou-Cheng, et eut pour fils Liéou-Tchen, prince de Lo-Tching-Ting ; Liéou-Tchen eut pour fils Liéou-Ngan, prince de Pey, qui eut pour fils Liéou-Lou, prince de Tchang. Liéou-Lou eut pour fils Liéou-Lien, prince de Y-Chouy, qui eut pour fils Liéou-Hing, prince de Kin-Yang. Liéou-Hing eut pour fils Liéou-Kien, prince de Ngan-Koue, qui eut pour fils Liéou-Ngay, prince de Kouang- Ling, Liéou-Ngay eut pour fils Liéou-Hien, prince de Kiao-Chouy, qui eut pour fils Liéou-Chu, prince de Tsou-Y. Liéou-Chu eut pour fils Liéou-Y, prince de Ky-Yang, qui eut pour fils Liéou-Py, prince de Youen-Tsé. Liéou-Py eut pour fils Liéou-Ta, prince de Yng-Tchouen, qui eut pour fils Liéou-Pou-Y, prince de Fong-Ling. Liéou-Pou-Y eut pour fils Liéou-Hoay, prince de Tsy-Tchouen, qui eut pour fils Liéou-Hiong. Ce dernier donna le jour à Liéou-Hong, lequel n’eut point de titre et fut père de Liéou-Pey (surnommé Hiuen-Té). »

Ainsi, pensa le petit Empereur (qui trouva cette généalogie conforme à celle que Hiuen-Té lui avait exposée), ce personnage est véritablement mon oncle ! Et il réfléchissait en lui-même à

  1. On a supprimé cette première fois la longue généalogie qui se retrouve amplement détaillée quelques lignes plus bas. Dans le second cas, on l’a traduite telle quelle, comme morceau historique et important, malgré la monotonie du qui autem genuit de cette série de petits princes.