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« Quiconque laissera passer Liu-Pou lui-même ou quelqu’un de ses généraux, sera puni avec toute la rigueur des lois militaires. »

De retour à son camp, Hiuen-Té dit à ses deux frères d’aimés : « C’est nous qui sommes chargés d’intercepter le principal passage de la route de Hoay-Nan ; si quelqu’un franchissait cet espace par suite de notre négligence, la loi impériale nous frapperait sans rémission. Ainsi, mes frères, soyez attentifs ! Quant à moi, je ne quitte pas ma cuirasse, ni le jour, ni la unit ! — Je viens d’arrêter un des lieutenants de Liu-Pou, répliqua Tchang-Fey, et Tsao ne m’a pas même récompensé ! Au contraire, il public des ordres sévères comme pour nous menacer ! — Ce n’est pas cela, dit Hiuen-Té ; Tsao a sous lui une très nombreuse armée ; s’il n’a pas recours à la menace, comment se fera-t-il strictement obéir d’une si grande multitude ! » Et les deux guerriers se retirèrent en promettant d’obéir.

Cependant les deux émissaires revenus près de Liu-Pou, lui firent part de la réponse de Youen-Chu. « Comment lui envoyer ma fille, s’écria Liu-Pou ? — Seigneur, dit Hu-Tsé, personne[1] autre que vous ne peut la conduire près de lui. — Eh bien, aujourd’hui même, je puis..... — Non, aujourd’hui est un jour néfaste ; ne sortez pas de la ville sous l’influence d’un moment défavorable. Demain sera un jour tout à fait propice ; entre la septième et la dixième heure de la nuit, montez à cheval. » Liu-Pou ordonna à Tchang-Liéao et à Héou-Tching de mettre sur pied trois mille hommes, et fit préparer un petit char pour y placer sa fille : espérant qu’après l’avoir escortée jusqu’à dix lieues environ des murs de la ville, il pourrait la laisser continuer sa route sans danger, en compagnie des deux généraux.

Le lendemain, à la nuit, Liu-Pou enveloppa sa fille dans une armure et la plaça derrière lui, en croupe, sur le fumeux coursier,

  1. L’édition in 18 développe ainsi cette réponse : Hou-Mong ayant été fait prisonnier, Tsao-Tsao sait déjà quels doivent être nos projets. Il va se tenir sur ses gardes, et si ce n’est vous, général, qui pourra traverser ce cercle d’ennemis qui nous presse ?