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d’embrasser dans un même cadre toute une action, tout un épisode. Cependant nous avons eu soin d’indiquer en note la page du texte, chaque fois qu’il y a changement de chapitre.

On nous pardonnera sans doute d’avoir pris cette liberté ; mais le lecteur (de nos jours, un ouvrage chinois doit-il trouver des lecteurs ?) sera-t-il aussi indulgent pour les fautes nombreuses qui nous ont échappé, pour celles qui trahiront, aux yeux du sinologue exercé, notre insuffisance ? Absoudra-t-on le traducteur qui s’est condamné lui-même en corrigeant dans des notes les erreurs qu’il a reconnues après coup ? Ne s’étonnera-t-on pas qu’il ait audacieusement abordé le plus célèbre, le plus estimé des ouvrages littéraires de la Chine, ne lui reprochera-t-on pas d’avoir tenté imprudemment une œuvre au-dessus de ses forces ? Le bel épisode de la mort de Tong-Tcho traduit d’une façon si sûre et si ferme par M. Stanislas Julien, inséré tel quel à sa place, ne fera-t-il pas mieux ressortir l’infériorité de ce qui précède et de ce qui suit ? Si, d’une part, les sinologues improuvent ce travail, si, de l’autre, le public ne trouve point, dans l’ouvrage en lui-même, l’intérêt qu’il espérait y rencontrer, quelle récompense obtiendrons-nous de tant d’efforts ?

Telles sont les craintes fort naturelles qui nous assiègent au moment de faire paraître ce premier volume de la traduction du San-Koué-Tchy. Ce qui les augmente encore, c’est que nous avons été honoré, pour notre part, des encouragements que M. Villemain, ministre de l’instruction publique, a accordés généreusement aux di-