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servile des interprètes tartares le prouve d’une façon irrécusable.

Il nous semble donc que l’on s’est trop peu occupé en France de l’étude du mandchou, et nous ajouterons aussi qu’on ne doit pas s’en prendre à M. le professeur du Collége de France. Les auditeurs du cours de chinois ont longtemps témoigné une certaine répugnance à aborder cet idiome secondaire, et nous avons partagé nous-même cette prévention jusqu’à ce que l’expérience nous ait forcé à changer d’avis. De nos jours où les distances s’effacent, tout idiome pratique acquiert de l’importance. Klaproth, qui a publié une chrestomathie mandchou, n’était pas Français, et l’excellente grammaire dont on fait usage aujourd’hui est publiée à Altenbourg. L’auteur, M. Conon de la Gabelentz, a en quelque sorte travaillé pour la France, puisqu’il a écrit son ouvrage dans notre langue, et nous devons l’en remercier bien sincèrement. Le dictionnaire du P. Amiot, publié par M. Langlès, a des défauts trop essentiels, il est trop dénué d’exemples et d’explications grammaticales, pour qu’on y puisse trouver autre chose que la traduction des mots. Toutefois, il faut nous en tenir encore au lexique du savant missionnaire, et nous rappeler avec reconnaissance les admirables travaux qui honorent son zèle et son mérite ; s’il n’a pu tout achever également, que de routes il a ouvertes !

La version du San-Koué-Tchy que nous avons adoptée forme huit volumes in-8o et se compose de vingt-quatre livres renfermant chacun dix chapitres. Nous avons respecté la division principale en livres, sans nous astreindre à reproduire la division en chapitres, afin