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des batailles célèbres ; lui-même il se rendit prisonnier, et la Chine n’eut plus qu’un maître, Ssé-Ma-Yen, fondateur de la dynastie des Tsin. Il monta sur le trône l’an 265 de notre ère, et prit le nom de Wou-Ty, empereur guerrier.

La première, la quatrième et la septième année de son règne, il vit mourir paisiblement, dans les principautés où ils avaient obtenu la permission de se retirer, Tsao-Houan, le dernier des Ouei, Sun-Hao, roi de Ou, et Heou-Tchu de Tchou, fils de Liéou-Pey. La Chine épuisée, avide de repos, laissa ces trois représentants de la révolution accomplie, de la légitimité renouvelée et des temps anciens, s’éteindre de mort naturelle dans l’ombre, loin de leurs trônes respectifs, sans s’armer en leur faveur ; les exemples d’un siècle de malheurs avaient instruit les plus ambitieux, calmé les plus ardents, découragé les plus fidèles.


III.


Telle est la donnée générale de cette longue chronique, romanesque quant à la forme, historique quant au fonds ; elle renferme tous les faits, toute la réalité d’une époque ; plus, les scènes et les épisodes qui tiennent au drame et à l’épopée. L’histoire de la Chine a, presque tout entière, été mise en roman. Mais il y a loin de ces légendes, souvent fabuleuses, arrangées sans goût, à l’ouvrage qui nous occupe. Toutefois, la prédilection des lettrés et du peuple pour l’histoire, même dénaturée, est un trait distinctif du caractère chinois. Dans cet empire immense qui se regarde comme le centre, comme la partie lumi-