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il resta le plus petit, mais par compensation, le plus facile à défendre. Ses plus riches provinces étaient la plaine de l’ouest (Sy-Tchouen) et la plaine de l’est (Tong-Tchouen) ; l’île, formée par deux bras du fleuve Han, nommée Han-Tchong, représentait le cœur de ce royaume ; là aussi se trouvait la capitale, Y-Tchéou.

Il eût été possible à Sun-Kiuen de conserver son indépendance ; mais, comme ce souverain de fraîche date ne succédait ni directement ni indirectement à aucune branche de la famille impériale, comme il n’avait à invoquer d’autre droit que celui de la conquête, tout espoir de soumettre la Chine entière à son sceptre devait être perdu pour lui. Sa politique se borna donc à contracter des alliances passagères avec celui des deux royaumes, Ouei ou Tchou, qui se trouvait en péril, afin de rétablir l’équilibre ; songeant moins à agrandir ses états qu’à reculer le moment où l’empire, réduit à deux concurrents, manifesterait le désir de se ranger sous un seul maître. Ses forces consistaient principalement dans des flottes nombreuses, montées par des matelots habiles ; il devait au développement de ses districts maritimes cette supériorité incontestée qui lui assura longtemps la victoire dans les batailles navales.

Déjà ont disparu de la scène les héros que l’écrivain y a fait figurer d’abord. À cette génération forte, belliqueuse, sortie des révolutions, succèdent des hommes moins fortement trempés ; ni les descendants de Tsao-Tsao, ni la famille de Sun-Kiuen, ni les fils de Liéou-Py, ne jouiront longtemps des trônes que leurs pères ont fondés, au prix de l’usurpation, du courage et de la défection. À la cour des Ouei, les Ssé-Ma se rendent maîtres de