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néral et le principal appui du premier empereur des Han qui lui dut de l’emporter sur son compétiteur Hiang-Yu. Kwang-Wou doit être le général Ly-Sou-Tché, vaincu par Han-Sin dans la bataille fameuse à laquelle il est fait allusion dans le passage mentionné ci-dessus ; ce qui nous le fait croire, ce sont les phrases de L’Histoire générale de la Chine, tome II, page 467. « Il prévint l’affront de se laisser prendre et vint de lui-même présenter la corde au cou à Han-Sin. Ce général, après la lui avoir ôtée, lui rendit toutes sortes d’honneurs et le fit asseoir à la première place. Il voulut le consulter sur le projet qu’il avait de soumettre à son maître les royaumes de Tsy et de Yen ; mais Ly-Sou-Tché s’excusa de lui en dire son sentiment, parce qu’il était prisonnier… »


Il est dit à l’article 2 du traité de Sun-Tsé : « Traitez bien les prisonniers, nourrissez-les comme vos propres soldats ; faites en sorte, s’il se peut, qu’ils se trouvent mieux chez vous qu’ils ne le seraient dans leur propre camp ou dans le sein même de leur patrie… Conduisez-vous comme s’ils étaient des troupes qui se fussent enrôlées librement sous vos étendards… » Mémoires sur les Chinois, vol. VII, page 67. Dans une note, le traducteur ajoute : « Il était facile au vainqueur d’employer ses prisonniers aux mêmes usages que ses propres soldats, parce que ceux contre lesquels on était en guerre ou plutôt parce que les parties belligérantes parlaient un même langage et ne formaient qu’une seule nation ; je parle ici des guerres les plus ordinaires. » On doit considérer comme prisonniers les vaincus qui se soumettaient, et que le vainqueur pouvait, d’après l’usage, faire décapiter.


Ce Tchéou-Tay, lieutenant de Yen-Pé-Hou, ne doit pas être confondu avec le général du même nom qui est au service de Sun-Tsé. Peut-être y a-t-il une faute dans le texte.


Le texte mandchou traduit les deux caractères chinois qui nous ont semblé signifier « bouclier » par une expression que le dictionnaire traduit « paravent ». Il s’agit sans doute d’une espèce particulière de bouclier, de celle désignée au vol. VIII. page 369 des Mémoires sur les