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Ces bienfaits auxquels Tsao fait allusion sont tout simplement les messages que l’empereur lui avait adressés quand il avait le plus besoin de ses secours. Dans le style des cours orientales, tout ce qui émane du souverain est un bienfait, un honneur. Au reste, ici la forme l’emporte sur le fond ; Tsao reproduit l’exemple si fréquent en Asie d’un ministre qui usurpe toute l’autorité, en déclarant toujours que le monarque est l’ombre d’Allah, le roi des rois ou le fils du ciel.


Le texte dit littéralement : » Vous avez acquis des mérites qui vous rendent égal aux cinq grands vassaux. » Les cinq grands vassaux sous la dynastie des Tchéou étaient : Hiouan-Kong de Tsy, Wen-Kong de Tsin, Mou-Kong de Thsin, Siang-Kong de Song, Tchouang-Kong de Tsou.


Nous avons traduit littéralement ce passage, qui a rapport à l’astrologie, sans avoir la prétention de le comprendre et de le rendre intelligible. Le Chou-King dit que Fou-Hy régna par la vertu du bois, Chin-Nong par celle du feu, Hoang-Ty par celle de la terre, Chao-Hao par celle des métaux, Tchuen-Hio par celle de l’eau ; on doit consulter sur le sens de ces traditions la note placée au bas de la page 172 du vol. I de L’Histoire générale de la Chine.


Il y a beaucoup d’analogie entre ce passage et l’épisode de la trahison de Liu-Pou, page 59. Si l’écrivain chinois s’est répété, au moins a-t-il eu le bon goût de rendre le dénouement moins odieux cette fois. Tchong abandonne son maître qui avait trahi, mais sans commettre un assassinat, presque un parricide, comme l’a fait Liu-Pou.


Sun-Tsé, dans son traité de l’art militaire (traduit dans le vol. VII des Mémoires sur les Chinois), s’étend assez au long sur les ruses de guerre ; il recommande aux généraux d’employer des moyens si odieux que le traducteur se sent obligé de dire « qu’il désapprouve tout ce que