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« Mangez ce soir du pain, des vivres secs, soupez ; demain matin vous mangerez votre riz, vous déjeunerez après avoir enlevé la ville ennemie. »


Le texte dit littéralement : « Les soldats de Tsao venus de loin sont las et harassés ; ils ont intérêt à combattre au plus vite. Ne les laissez pas prendre haleine, se refaire par le repos ; car, après cela, il serait difficile de les faire reculer. » Notre traduction, bien que renfermant la même pensée, pourrait présenter un contre-sens au premier aperçu.


Le mot que nous avons traduit par « tambour de nuit » est expliqué au mot Pang du dictionnaire chinois de Basyle de Glemona (1261), par « Bois creux dont ceux qui veillent pendant la nuit se servent pour faire du bruit. » Morrison ajoute qu’on s’en sert dans les bureaux publics et à l’armée. Le dictionnaire d’Amiot interprète différemment ce même objet qui se dit Pan en mandchou ; il l’appelle « une plaque de fer coulé dont on se sert en guise de cloche. »


Il s’agit ici des deux grandes rues qui traversent la ville chinoise en se croisant à angle droit ; les quatre extrémités de ces deux rues correspondaient aux quatre points cardinaux et conduisaient aux portes. Un peu plus loin (page 206, ligne 19), il est fait allusion aux galeries, aux pavillons élevés sur les portes et dans lesquels on plaçait des troupes pour défendre l’entrée.


Nous revenons encore sur ce passage qui a fourni une note placée au bas de la page. Le texte dit : « Du haut des murs un canon, une machine à feu (ho-pao) éclata en bas ; » peut-être faut-il supposer qu’il s’agit d’un pot de feu lancé par les soldats placés dans le pavillon au-dessus des portes ?


Cette ruse de Tsao peint parfaitement le caractère de ce grand homme que les historiographes chinois représentent comme impassible dans le péril et conservant toujours son sang-froid. Quelques lignes plus bas,