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Tay, Fan-Pong, Yn-Hiun, Pa-Sou, Tsong-Tsé, Hia-Fou, Tsay-Yen et Yang-Tsy avaient le nom de Pa-Kou, les huit attentifs aspirant au plus haut degré de sagesse. » Enfin, les huit autres dont les noms sont mis en note de la page 108 (ainsi que leurs surnoms ; nous avons jugé inutile d’y joindre ceux des pays où ils sont nés) avaient pris le titre de Pa-Ky, « voulant faire entendre par là qu’ils étaient capables tous les huit de devenir un jour les chefs de l’académie. »


Pour détruire ce qu’il y a de confus dans cette phrase, il faudrait lire : « Han-Fou lui-même vous cédera volontiers, général, la direction, le gouvernement de sa province... »


Ces Barbares, que nous avons désignés par les mots de « peuples pasteurs du nord-ouest de la Chine, » sont les Kiang-Hou. Ils s’étaient révoltés l’an 160 de notre ère, sous le règne de Hiouan-Ty ; à plusieurs reprises, ils désolèrent par leurs dévastations l’empire des Han, menacé à l’est par les Sien-Py de race coréenne ; à l’ouest par les Ou-Sun, que Klaproth range parmi les peuples Alano-Goths de l’Asie centrale. Les Kiang, de race tibetaine, s’allièrent, l’an 155 de notre ère, avec les Hiong-Nou du midi, tribus de race turque, pour envahir quelques provinces de la Chine désolées par la famine et par des pluies continuelles.


Cette mention d’un canon doit surprendre le lecteur, et nous n’hésiterions pas à y voir un anachronisme de l’écrivain chinois, s’il ne se présentait une manière plausible de l’interpréter. Le texte chinois donne bien Pao Hiang, le son du canon, traduit en mandchou par le même mot Pao ; Pao-Sintefi, il tira le canon. Pour ne pas répéter ce que nous disons plus bas à la note de la page 205, nous nous bornerons à faire remarquer que le père Amiot, dans son Mémoire sur l’art militaire des Chinois, avoue que Kong-Ming, qui joue un si grand rôle dans la seconde partie du San-Koué-Tchy, entendait déjà parfaitement l’usage des armes à feu et les employait avec succès. Il est vrai que ce Tao-Tsé, personnage fort extraordinaire, passait pour magicien. Nous renvoyons le lecteur à la Description de la Chine, livre XV, pour plus amples détails sur l’invention de la poudre par les Chinois. La planche XIX de la Chine,