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famille Liéou, des Han. Lorsque Liéou-Hiuen monta sur le trône, le corps puissant des Sourcils Rouges, qu’il songeait à désarmer, lui causa bien des inquiétudes.

Les Sourcils Rouges, sous Kwang-Wou-Ty, l’an 26 de notre ère « abandonnèrent la ville de Tchang-Ngan, après en avoir dévasté les environs. Le jour marqué pour leur départ, ils chargèrent sur des chariots tout l’or et l’argent avec les meubles précieux qu’ils avaient pillés, et firent main basse sur ceux dont ils avaient à se plaindre. Après avoir mis le feu à plusieurs endroits de cette capitale et au palais des empereurs, ils sortirent... » Histoire générale de la Chine, vol. III, page 284, on voit que Tong-Tcho imita en tous points ces bandes indisciplinées.

Quant aux Keng-Chy du texte, nous croyons que c’est le célèbre corps de cavalerie aux ordres du rebelle Ouan-Lang, qui se fit un parti assez considérable l’année suivante sous Liéou-Hiuen. Ces Keng-Ky décidèrent plusieurs fois du sort des batailles.


Les passages de Hiao et de Han sont des défilés qui commandent l’entrée des vallées. Hiao est aussi le nom d’une rivière. Au lieu de « on est près du mont Long-Yeou , etc., » il faudrait entendre : « On est près du lieu appelé Long-Yeou » (dans les montagnes), pour se conformer au sens du texte mandchou. Cependant il semblerait plus naturel, sinon plus correct, de traduire : « On a à sa portée le versant méridional des monts Long, où l’on trouve tout ce qui peut servir à bâtir une ville. »


C’est-à-dire que, dans cette émigration violente, on faisait escorter une troupe de gens du peuple, désarmés, traînant leurs vivres et leurs bagages, par un détachement de soldats ; et toute la population sortit ainsi, régulièrement entremêlée de soldats.


Déjà les tombeaux des empereurs avaient été violés, l’an 206 avant notre ère, par Hiang-Yu, qui disputait l’empire à Liéou-Pang, aïeul des Han : « Hiang-Yu prit le chemin de Hien-Yang dans le dessein de détruire cette capitale, afin que Liéou-Pang ne pût profiter des richesses qui y étaient accumulées. Ce général cruel et vindicatif donna ordre de passer au fil de l’épée tous les habitants, sans distinction d’âge ni de