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« Le roi, prenant entre ses mains la petite hache, en séparera le fer d’avec le manche, et remettra le manche au général, en lui disant : D’ici-bas jusqu’au ciel, donnez des ordres et faites-les exécuter. Il prendra alors la grande hache, en séparera également le manche d’avec le fer, et remettra le fer entre les mains du général, en lui disant : Du lieu que vous foulez aux pieds jusqu’au centre de la terre, donnez des ordres et faites-les exécuter... » Ici il n’est question que de la grande hache ; les dictionnaires expliquent ainsi le caractère Youe (3169 et 11431 ) : « Hache militaire dont le fer est large et le manche long... »

Nous avons parlé plus haut des sceaux remis aux officiers civils et militaires ; nous y ajouterons ces lignes empruntées aussi au vol. VIII des Mémoires sur les Chinois : « Les généraux avaient entre les mains la moitié d’un des sceaux de l’empire, dont l’autre moitié restait entre les mains du souverain ou de ses ministres. Quand ils recevaient des ordres, ces ordres n’étaient scellés que d’une moitié du sceau, laquelle ils joignaient avec la leur pour s’assurer qu’ils n’étaient pas trompés ; mais quand une fois cette moitié du sceau était déchirée ou rompue, ils n’avaient plus d’ordre à recevoir. » Or, une fois hors des frontières, le général n’ayant plus d’ordres à recevoir de la capitale trop éloignée du théâtre de l’expédition, devait déchirer la partie du sceau restée entre ses mains, se déclarant ainsi maître d’agir à son gré.

Ce que nous avons traduit par « le sceau de la confédération, » en chinois Ping-Fou, le sceau militaire, en mandchou Hontoho-Toron, le sceau dont on a une moitié, doit s’entendre par le sceau de Youen-Chao lui-même, chef suprême de ligue ; les mots Tsiang-Yn, cachet du général , exprimeraient le sceau que le généralissime était censé recevoir de l’empereur.


Littéralement : « On brûla le papier. » On affirme que le papier a été connu en Chine sous Wey-Ty (qui régna de 180 à 157 avant notre ère) ; il nous a paru plus naturel de mettre « des tablettes de bambou » entre les mains de ces guerriers réunis en rase campagne. On doit entendre qu’ils brûlèrent cette formule écrite sur des planchettes ou sur du papier, afin de l’envoyer ainsi vers ciel pris à témoin de leur serment.


Ces passages, dont il est souvent question, étaient des défilés défendus par un mur, par une porte solide, surmontée, comme celles des villes, d’une galerie propre à renfermer des combattants, garnie de plates-formes