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bares de Tchéou-Sin ( ledernier souverain de la dynastie des Yn), vous qui vous associez servilement à ses crimes... » L’éditeur chinois fait même une note à ce sujet et on doit lui en savoir gré, car c’est une complaisance bien rare chez les éditeurs et chez les copistes orientaux ; il dit : « Le mot Tchéou est pris pour exemple et signifie cruel comme ee prince abhorré. La princesse emploie cette comparaison pour injurier l’assassin. »


Au lieu de quatre générations, il faut lire quatre siècles. Il y avait quatre siècles, comme on l’a vu plus haut, que les Han occupaient le trône. Les Chinois expriment les deux idées de siècle et de génération par le même caractère.


Il y a dans le texte : « Son Excellence s’est retirée dans sa bibliothèque depuis longtemps. Alors Tsao entra et vit le premier ministre assis sur son lit. » La bibliothèque est la chambre à coucher des Chinois ; les lettrés aiment à dormir au milieu de leurs livres.


On doit lire plus exactement : « Tong-Tcho, baissant son visage, a regardé dans le miroir qui lui sert à s’habiller, et il a vu le glaive sortir du fourreau... »


Ce passage ayant été un peu abrégé, la traduction que nous en avons faite pourrait ne pas satisfaire ceux qui liraient le texte ; nous la reprenons sous la forme du discours direct : « Le chef du district dit : Lorsque je suis allé à la capitale solliciter un emploi, j’ai appris à vous reconnaître, car je vous y ai vu. — Puis il lui fit enlever le cheval (que Tsao avait volé), et il reprit d’un ton plus rude : Pourquoi cherchez-vous à me tromper ?... »


Il vaut mieux traduire comme le mandchou : « Pourquoi vous êtes-vous mis volontairement, de gaieté de cœur, dans ce mauvais pas ? »