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on les trouve cités dans l’Histoire générale de la Chine, qui reproduit aussi toute cette scène tragique à laquelle l’auteur du San-Koué-Tchy n’a pas eu beaucoup à ajouter. Quant à l’épouse du prince (ligne 29), il nous aurait paru plus logique d’en faire une suivante de l’impératrice déposée, comme les traducteurs de L’Histoire générale (tome III, page 536). Le jeune souverain avait à peine quinze ans, âge légal pour le mariage des princes. Mais le texte chinois désigna cette femme par le caractère fey (bas. 1853), dont le sens est : Principis hœredis regni legitima uxor, et aussi : Secondariæ uxores seu concubinæ imperatoris. La version mandchou confirme cette dernière interprétation, en traduisant par le mot chinois Fou-Jin. D’ailleurs, la suite du récit ne laisse guère de doute sur le véritable caractère de ce personnage qu’on ne peut pas admettre comme historique.


Au lieu de « des femmes du harem », il faut lire, « des officiers du palais et des femmes du harem. »


Le mot anniversaire peut s’entendre ici, comme en français d’ailleurs, du jour qui correspond à la mort aussi bien que du jour qui correspond à la naissance ; aussi, dans l’Histoire générale de la Chine (tome III, page 536), ce passage a été traduit dans ce dernier sens : « Tong-Tcho… m’envoie vous annoncer que, dans un an, à pareil jour, sera votre anniversaire. » Bien que les deux textes chinois et mandchou ne semblent pas autoriser cette interprétation (et sans doute les missionnaires ont puisé à une source différente), nous serions tentés de la préférer et de nous soumettre très-humblement à l’avis de ces savants sinologues.


Ces petits vers sont assez difficiles ; le texte mandchou conduirait à traduire plus littéralement : « Quittant le royaume de dix mille chars, j’étais retourné veiller à la garde des frontières. Menacé par un de mes sujets, hélas ! je vois ma vie prête à finir… » Cette interprétation aurait l’avantage de faire sentir la position d’un prince qui, déjà détrôné, exilé, se voit condamné à mourir par un ministre ambitieux.


On doit traduire plus fidèlement : « Vous qui secourez les projets bar-