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route, de ne pas s’agenouiller devant sa personne sacrée. C’est un crime digne de mort d’entrer en armes dans la salle d’audience, comme le faisait toujours le premier ministre Tong-Tcho.


Ce sceau précieux dont il sera question plus loin est d’environ huit doigts carrés et d’un jaspe fin, sorte de pierre précieuse fort estimée à la Chine. Aucun acte n’a force de loi ni de jugement sans l’apposition du sceau de l’empereur ; c’était donc pour le jeune prince une perte presque irréparable. Outre ce cachet de jaspe fin, qui est l’attribut particulier et exclusif du souverain, il en est accordé aux grands personnages de l’empire. Ceux des princes sont d’or ; ceux des vice-rois et des grands mandarins sont d’argent ; ceux des mandarins ou magistrats d’un ordre inférieur ne peuvent être que de cuivre ou de plomb. La forme en est plus ou moins grande, selon le rang qu’ils tiennent dans l’ordre des mandarins et dans les tribunaux. Lorsque le sceau d’un de ces officiers est usé, il doit en avertir le tribunal supérieur ; alors on lui en fait parvenir un neuf, et l’on exige qu’il remette l’ancien. — Description de la Chine, livre X.


Il vaut mieux lire : « Il venait d’apercevoir debout, derrière Ting-Youen… » Les chefs militaires du San-Koué-Tchy ont toujours avec eux un ou deux officiers qui les accompagnent même dans le conseil et les suivent partout, comme l’écuyer du moyen âge le chevalier qu’il avait adopté pour maître.


L’eunuque cité dans ce passage est Tchao-Kao. Il joua un grand rôle sous le règne de Tsin-Chy-Hwang-Ty, dont il s’acquit les bonnes grâces, et sut à propos seconder les vues de ce grand empereur si abhorré en Chine à cause de ses édits de proscription contre les livres et les lettrés. L’eunuque rusé fut premier ministre sous le successeur de Chy-Hwang-Ty, sous le faible Eul-Chy-Hwang-Ty, le dernier des Tsin. Une fois maître du pouvoir absolu, il s’en servit contre les princes mêmes de la famille régnante qu’il trouva bientôt le prétexte de faire périr, ainsi que la plupart des grands de la cour. Plus tard, il osa élever ses regards jusqu’au trône et forma le projet de sacrifier l’empereur à son ambition. Ce fut à cette époque qu’eut lieu cet incident raconté dans le San-Koué-