Page:Theodore Pavie - Histoire des trois royaumes vol 1, Duprat, 1845.djvu/366

Cette page a été validée par deux contributeurs.


Au lieu de « je vous fais grâce, » on pourrait entendre en coupant la phrase : « Je n’y tiens plus, » le mot chinois pou-jin voulant dire, d’après les dictionnaires : Suarum calamitatum impatiens, etiam aliorum et sic misericors ; on peut l’appliquer à la personne qui parle.


On pourrait ajouter après « par égard pour un descendant des Han, » à la famille desquels il appartenait lui-même. Le texte dit : « Voyant que Hiuen-Té était aussi allié à la famille des Han. »


Il est assez difficile de déterminer au juste le sens des diverses dignités qui se trouvent mentionnées dans le San-Koué-Tchy ; les mandchoux, au lieu de les traduire, se contentent de les reproduire par la transcription phonétique. Ces charges, d’ailleurs, ont changé de noms, et les noms mêmes ont changé d’acceptions selon les dignités. Ici, le chef des gardes et le général de l’infanterie sont des ministres d’état. Les trois grandes dignités dont il est question, et que le texte désigne par le mot san-kong, étaient sous les Tchéou : Le Tay-Ssé, premier ministre ; le Tay-Fou, intendant général ; le Tay-Pao, le conservateur en chef. Sous les premiers Han, ce furent : Le général de l’infanterie, le général de la cavalerie et le directeur des travaux publics. Sous les Han orientaux on leur donna les titres qui se trouvent ici ; à savoir les mêmes, sauf celui de Ssé-Ma, général de la cavalerie, remplacé par celui de Tay-Oey, commandant des gardes. (Voir le Dictionnaire chinois de Kang-Hy, au caractère Kong.) Au tome Ier de l’Histoire générale de Chine, page 181, on lit en note : « Ssé-Pao était le nom d’une dignité qui ne s’accordait qu’à l’un des trois grands de la première classe, dont l’office était de veiller à ce que l’empereur ne commît aucune faute dans le gouvernement ; ce mot signifie au propre maître gardien ou protecteur ; magister custos. Tay-Ssé, signifie grand maître, et Tay-Fou, grand précepteur. Dans le chapitre Tchéou-Kouan (des dignités sous les Tchéou), du Chou-King, ces trois grands officiers sont encore appelés les trois kong, et on dit : « ils traitent de la loi, gèrent les affaires du royaume, et établissent un parfait accord entre les deux principes ; ce