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Il y a deux espèces de tambour ; le lo, ou tambour de métal, est un grand bassin d’airain d’environ trois pieds de diamètre sur six pouces de profondeur. On le frappe avec un bâton de bois. Le bruit de cet instrument s’entend de très-loin ; on l’emploie à battre les veilles qui divisent la nuit en cinq parties. La première veille se bat au coucher du soleil, la dernière à l’aurore. Le tambour de peau, kou, est assez semblable aux nôtres.


Les mots que nous avons traduits par « litière fermée » semblent exprimer plutôt une cage roulante, un char fermé par des barreaux à travers lesquels on peut reconnaître la personne qui y est assise.


Le ly chinois est une mesure de distance qui équivaut à peu près à un dixième de lieue. Peut-être sera-t-on étonné que nous ayons traduit ce mot tantôt par lieue, tantôt par mille ; nous l’avons fait ainsi, selon qu’il nous a paru vraisemblable de prendre au propre ou au figuré l’expression chinoise. Les Orientaux, sujets à l’exagération, ne savent guère compter ; ainsi, plus bas, il est question d’un cheval qui fait mille lys en un jour, ce qui donnerait cent lieues ; cent milles est déjà une distance raisonnable.


Il s’agit ici des Tartares Kiang-Hou qui parurent à l’est de la Chine vers l’an 450 avant notre ère. Voici ce qu’en dit Klaproth, Tableaux historiques de l’Asie, page 131. « Les descendants des San-Miao reçurent plus tard le nom de Kiang, qui devint chez les Chinois la dénomination générale de toutes les peuplades tibétaines. Ils menaient la vie nomade et avaient des troupeaux nombreux ; ils cultivaient aussi quelques champs. Leurs mœurs et leurs usages étaient les mêmes que ceux des Barbares du nord. Leur pays portait également chez les anciens Chinois le nom de Sy-Jong, Barbares occidentaux, et celui de Koue-Fang, région des démons. » Les Tartares Mongols ne furent connus sous cette dénomination qu’au XIe siècle de notre ère ; en traduisant ainsi, nous