Page:Theodore Pavie - Histoire des trois royaumes vol 1, Duprat, 1845.djvu/354

Cette page a été validée par deux contributeurs.

une nation ou une ville doit éprouver quelque grand malheur, dit Hérodote, ce malheur est ordinairement précédé de quelques signes. » Nous ajouterons même que quand les nations plus éclairées ont cessé de croire en masse à ces prodiges, les hommes en particulier et parfois les plus grands n’ont pu se défendre tout à fait de ces faiblesses.


On sait que les requêtes, les discours remplis d’allusions historiques ou d’expressions empruntées au style ancien sont toujours plus difficiles que le reste du texte dans les ouvrages chinois. C’est donc avec une extrême timidité, un embarras réel que nous avons abordé ces passages, dans lesquels la version mandchou nous a été d’un grand secours. Au lieu de « ces flatteurs qui achètent ainsi leur protection par de riches présents », nous croyons qu’il faut dire, en coupant la phrase : « Ils élèvent bien haut ceux qui leur font des présents, et se les recommandent les uns aux autres. »


Au lieu de « Hy-Kien, Liang-Ko, tous ces grands personnages, recommandables par leurs talents et les dignités dont ils étaient revêtus, n’ont plus part aux faveurs », il faut lire : « Un Hy-Kien, un Liang-Ko, et tant d’autres sont appelés aux charges, élevés aux dignités ; cet avancement, ils le doivent à la faveur et non au mérite. » On voit qu’il s’agit ici de rectifier un véritable contre-sens.


Ou plus littéralement : « Ont été rejetés avec mépris et laissés sans emploi ».


Cette manière de mesurer le temps (les cycles) est très-ancienne à la Chine. Quelques-uns en attribuent l’invention à Fou-Hy ; d’autres, en plus grand nombre, en font honneur à Hwang-Ty. Le cycle de soixante se forme par la combinaison de deux autres cycles, l’un de dix, l’autre de douze. Les deux caractères du premier s’appellent kan ou troncs ; les douze caractères du second sont nommés tché ou branches. Si l’on joint