mille hommes il redouble ses attaques. Des deux côtés des divisions arrivent ; Sun-Tsé se sent perdu. Son lieutenant Tching-Pou se précipite avec douze cavaliers et se fait jour à travers les rangs.
Forcé d’abandonner l’ennemi qui lui échappe, Tay-Ssé va dans les lignes prendre un cheval, il reparaît armé d’une lance ; Sun, à qui son lieutenant a présenté un cheval, se jette en avant muni d’une pertuisane ; il décime les soldats accourus au secours de son adversaire. Mille hommes d’un côté, de l’autre douze cavaliers se battent avec acharnement. Mais bientôt, au pied du mont Chen-Ting, de nouveaux cris s’élèvent ; ce sont cette fois des renforts pour Sun ; c’est Tchéou-Yu qui arrive.
II.[1]
Dès que les troupes auxiliaires de Tchéou-Yu s’étaient montrées, Liéou-Yao avait fait un mouvement avec le gros de l’armée ; il descendait donc la montagne comme un furieux. Mais le jour baisse, le vent et la pluie troublent la sérénité du ciel ; de part et d’autre on se retire dans ses retranchements.
Le lendemain, Sun-Tsé se présente avec toutes ses forces devant le camp de Liéou-Yao. Quand les deux armées sont rangées en bataille, il suspend à une lance la pique enlevée la veille à Tay-Ssé et la montre devant les lignes en faisant dire par un hérault : « Tay-Ssé, si tu n’es pas las de fuir, viens de nouveau te mesurer avec moi. » Alors aussi Liéou-Yao suspend devant ses lignes le casque perdu la veille par Sun-Tsé, et fait crier par un soldat : « La tête de Sun-Tsé est là dedans[2]. »
Des deux côtés, les combattants poussent des cris de victoire ; aussitôt Tay-Ssé s’avance au galop, décidé à lutter jusqu’à la fin avec Sun. Celui-ci se jette en avant pour lui tenir tête, mais Tching-Pou le retient. « Il n’est pas nécessaire que vous preniez