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Hien dans le Tong-Lay). Après avoir fait lever le siége de Pé-Hay, il était venu offrir ses services à Liéou-Yao qui l’accueillit fort bien. Mais quand il manifesta le désir de commander l’avant-garde, le gouverneur lui répondit : « Cela ne se peut, vous n’êtes pas général de première classe, vous devez rester dans les rangs à mes côtés. » Là-dessus, Tay-Ssé se retira très-mécontent.

La division commandée par Tchang-Yng s’établit donc à Niéou-Tchu ; un million de boisseaux de grains était accumulé dans les greniers de la ville de Té-Kou. Dès que Sun-Tsé s’approcha, Tchang marcha à sa rencontre ; les deux armées se trouvèrent en présence près de cette même ville de Niéou-Tchu. Tchang sortit des rangs pour provoquer les généraux ennemis ; mais un lieutenant de Sun-Tsé (Hwang-Kay) le mit bientôt en fuite lui et les siens. Alors aussi le feu se déclara dans son camp, et tout fut consumé. En revenant vers les tentes, Yng rencontra Sun-Tsé, qui profitant de ce désordre tomba sur lui et acheva la déroute. Tchang, forcé d’abandonner la ville de Niéou-Tchu, se sauva vers les montagnes. On ne savait quels étaient les auteurs de l’incendie qui s’était déclaré derrière le camp.

Deux officiers, suivis d’environ trois cents cavaliers, vinrent encore saluer Sun-Tsé. L’un avait le visage noir, les cheveux roux, le corps robuste ; c’était Tsiang-Kin (son surnom Kong-Y, de Chéou-Tchun dans le Kiéou-Kiang). L’autre se nommait Tchéou-Tay (son surnom Yeou-Ping) ; il était de Hia-Tsay dans le Kiéou-Kiang) ; terrible comme un tigre, il se faisait remarquer par ses yeux brillants et ses sourcils épais. Ces deux officiers, au milieu des désordres d’un temps d’anarchie, avaient rassemblé quelques soldats à Yang-Tseu-Kiang. Après s’être procuré des vivres à main armée dans ce pays, ils résolurent de se joindre à Sun-Tsé, dès qu’ils apprirent que ce général était le plus important personnage des provinces situées à l’est du Kiang, dès qu’ils connurent que ce jeune ambitieux appelait à lui les sages et donnait de l’emploi aux hommes recommandables.

De son côté, Sun-Tsé, heureux de les avoir rencontrés, leur