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« Votre général est le sauveur de son souverain et de l’Empire, répliqua Hien-Ty ; voici les rebelles qui s’avancent avec une foule de fantassins et de cavaliers ; allez à leur rencontre avec vos deux divisions. — Nous sommes prêts, — répondit Tun ; suivi de Tsao-Hong, il s’élança avec sa cavalerie ; l’infanterie le soutenait. Au premier choc, les rebelles furent culbutés et les vainqueurs coupèrent des têtes par milliers. Après ce premier succès, ils firent reprendre à l’empereur la route de la capitale.

La division de Heou-Tun s’établit hors des murs ; le lendemain, Tsao, conduisant une grande troupe d’hommes et de chevaux, fit son entrée avec trois mille cavaliers armés de lances et de cuirasses. Il les rangea dans la ville, et les grands mandarins vinrent le prendre pour le conduire à la cour. Là, il se prosterna aux pieds du trône. Le souverain lui ayant permis de se relever, le fit monter à ses côtés sur l’estrade et lui adressa sur ses victoires des questions flatteuses.

« Sire, répondit Tsao, grâce au bonheur que Sa Majesté répand autour d’elle comme le Ciel, j’ai pu lever des troupes dans le Chan-Tong. Naguères, l’Empereur a daigné répandre sur moi ses bienfaits, et l’occasion ne s’était pas offerte encore d’en témoigner ma reconnaissance. Mais les rebelles ayant comblé la mesure de leurs forfaits, je suis venu à la tête de quatre cent mille hommes pour répondre à l’appel de Votre Majesté et punir les traîtres. Il n’y a pas d’effort que je ne sois prêt à faire. Puisse Votre Majesté, délivrée de tout péril, rendue au repos, agrandir encore son autorité et sa gloire ! » Aussitôt l’empereur nomma Tsao-Tsao inspecteur-général à la cour et dans les provinces et premier ministre. Il prit congé du souverain en lui exprimant sa gratitude.

Le lendemain, Tsao emmena ses soldats camper à cinq milles de Lo-Yang. Les deux chefs rebelles, Ly-Kio et Kouo-Ssé, voulaient livrer bataille à Tsao, las d’une longue marche, mais ils en furent dissuadés par Kia-Hu (qui s’était rallié à eux au passage du fleuve Jaune). « Tsao est à la tête d’une nombreuse et excellente armée, leur dit-il ; il a avec lui une multitude de man-