Page:Theodore Pavie - Histoire des trois royaumes vol 1, Duprat, 1845.djvu/305

Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHAPITRE IV.


Tsao-Tsao sauve l’empereur et s’empare du pouvoir.


I.[1]


[Année 196 de J.-C.] « C’est Ly-Yo qui a trahi, » s’écria Yang-Fong, et il envoya contre lui l’officier dont le courage avait déjà triomphé d’un chef rebelle, Hu-Hwang (son surnom Kong-Ming). À la première rencontre, Ly-Yo fut renversé mort aux pieds de son cheval ; les siens se dispersèrent devant un ennemi trop redoutable, et le cortège impérial, sauvé une fois encore, traversa le passage Ky-Kouan. Là, Sa Majesté reçut de Tchang-Yang (gouverneur du Ho-Neuy, sur le territoire duquel elle se trouvait alors), des présents en vivres et en étoffes que ce mandarin vint lui offrir sur la route. Le prince lui accorda le titre de général en chef de la cavalerie, et il dut prendre congé de la cour fugitive pour aller occuper Ye-Wang.

Enfin l’empereur Hiao-Hien-Ty rentre dans la capitale ; il voit son palais consumé par les flammes ; dans les rues désertes l’œil, partout où il se porte, ne rencontre que de grandes et hautes herbes. Les édifices somptueux, habités jadis par les souverains, ne sont plus qu’un amas de ruines. Avec les débris, on construisit une petite maison qui servit de logement à l’empereur et à l’impératrice ; quand les mandarins venaient faire leur cour, ils restaient debout au milieu des touffes d’herbes, dans les plantes épineuses dont le sol était recouvert.

[Année 196 de J.-C] Cette année-là, la famine fut terrible ; l’empereur, changeant le nom des années de son règne, substitua

  1. Vol. I, liv. III, ch. VII, p. 105 du texte chinois.