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complot ; Tsao fit étrangler l’impératrice et décapiter tous les conjurés qu’il put prendre. Quant à Liéou-Pey, il fut assez heureux pour s’enfuir, et se ligua avec Youen-Chao, l’ancien chef de la confédération ; ce dernier ayant été trop lent à se mettre en campagne, perdit peu à peu les villes qu’il occupait, et périt avec ses quatre fils dans une guerre longue et sanglante. Après la destruction de son principal allié, la situation de Liéou-Pey était à peu près désespérée ; l’écrivain cependant se plaît à lui faire parcourir une série d’aventures qui sortent peut-être du cadre de l’histoire, mais qui retiennent le héros sur la scène et le placent encore au premier plan, quand il n’y aurait plus pour lui qu’un rôle effacé.

Par suite de cette conjuration qui lui a fourni un prétexte de se défaire de ses plus puissants ennemis, le ministre Tsao a affermi son pouvoir ; il a séquestré l’empereur dans le palais, il s’est entouré d’un corps de troupes dévouées à sa personne et commandées par un général de sa famille. Les choses ont changé de face ; Tsao-Tsao est presque un usurpateur ; les mécontents persistent à s’éloigner de lui ; chacun regarde la dynastie des Han comme éteinte et se dirige d’après cette conviction. Le désordre augmente dans les provinces ; ce sont, à chaque chapitre, de nouvelles guerres difficiles à suivre, mais qui offrent cela d’intéressant, qu’elles initient le lecteur européen aux connaissances des Chinois dans l’art de la stratégie. De tous côtés des armées se choquent, des villes sont assiégées ; partout de lâches trahisons, partout aussi des actions d’éclat, de généreux dévouements.

Il s’en faut de beaucoup cependant que Tsao-Tsao