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grains et disparurent. C’est ainsi que j’ai sauvé ce hameau de leurs dévastations. »

« Il y a longtemps que votre réputation est arrivée jusqu’à moi, répondit Tsao ; voulez-vous vous ranger sous mes drapeaux ? — Volontiers, dit le chef de partisans, je me mets à vos ordres, seigneur, avec mes mille hommes ! » Tsao lui témoignant beaucoup d’égards, le nomma à l’instant même inspecteur dans son armée, et récompensa son courage par de riches présents. Le général des Bonnets-Jaunes, Ho-Y, eut la tête tranchée. Les pays de Jou-Nan et de Yng-Tchouen étant pacifiés, Tsao retourna dans le Chan-Tong. On était alors au 4e mois de la 2e année Hing-Ping.

[Année 195 de J.-C.] Tsao-Jin, que Tsao-Tsao avait laissé dans le pays occupé, envoya Heou-Tun à sa rencontre, et le chargea de lui annoncer qu’il tenait de source certaine que les deux chefs ennemis, lieutenants de Liu-Pou, enfermés dans Yen-Tchéou (Sie-Lan et Ly-Fong) se trouvaient presque sans troupes, leur maître les ayant emmenées pour fourrager au loin. La ville pourrait être prise à la première attaque. À cette nouvelle, Tsao se porta en hâte sur Yen-Tchéou. Les deux généraux, Sie-Lan et Ly-Fong, avec fort peu de monde, osèrent l’attendre hors des murs, et les deux armées se trouvant en présence, le nouveau commandant Hu-Tchu demanda la permission de commencer le combat, pour remercier son général de lui avoir laissé la vie sauve.

Tsao lui accorda cette faveur avec plaisir, et l’ancien chef de partisans eut bientôt, dans un combat singulier, renversé et tué Ly-Fong. L’autre lieutenant de Liu-Pou, Sie-Lan, fuyait au plus vite vers la ville ; mais Ly-Tien lui ayant barré le chemin comme il arrivait au pont, il fut contraint de chercher un refuge du côté de Kuu-Ye. Serré de près, vigoureusement poursuivi, il tomba percé d’une flèche, et ses soldats se débandèrent. Celui qui lança ce trait, ce fut un officier natif de Wou-Tching, nommé Liu-Kien.

La ville de Yen-Tchéou fut donc au pouvoir de Tsao. Tchang-