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les recommandations ni la compassion ne pouvaient faire révoquer… »

Tel est l’homme auquel se trouvèrent confiées les destinées de l’Empire ; Plutarque aurait pris plaisir à discourir sur un pareil personnage, à le montrer impassible dans les dangers, esclave de la discipline, endurci aux fatigues, soutenant, à lui seul et contre tous, une monarchie usée dont il dédaignait de se déclarer le chef. L’idée dominante de Tsao-Tsao fut de soumettre ou de gagner les grands qui avaient abandonné la confédération, ou que le mécontentement éloignait de la cour ; pour la plupart, ils avaient combattu avec lui contre Tong-Tcho et contre les Bonnets-Jaunes.

Il existait alors trois chefs de parti, puissants à divers titres, sans compter un nombre considérable de seigneurs établis depuis peu dans des principautés où ils prétendaient régner en princes absolus. Voici quels étaient ces trois chefs :

Sun-Tsé, qui possédait le sceau impérial que son père avait mystérieusement retrouvé dans un puits, au milieu du palais de Lo-Yang, incendié par Tong-Tcho. Son père, Sun-Kien, s’était le premier séparé de la confédération, pour aller, à l’aide de ce talisman, fonder un royaume à part dans les provinces méridionales ; ce projet, qu’il n’avait pas pu mener à fin, Sun-Tsé le réalisa en se déclarant, après lui, roi de Ou.

Youen-Chao, nommé chef de la ligue à cause de sa haute naissance, avait été suivi par une moitié de l’armée ; rempli d’orgueil et doué de peu de talents, il causa la ruine de cette confédération dont il était généralissime. Loin de se rendre aux concessions que lui faisait