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cesser cette querelle, il pria Kong-Tsan d’emmener Hiuen-Té et ses deux amis. Quand le conseil se fut séparé il leur envoya secrètement des présents en vivres, cherchant ainsi à leur faire oublier d’injurieuses paroles.

Hoa-Hiong tué, le passage forcé par Hiuen et ses deux frères adoptifs, telles étaient les mauvaises nouvelles qu’on apporta à Tong-Tcho, et il consulta ses conseillers. « Seigneur, dit Ly-Jou, la mort d’un aussi brave général augmente la force de l’ennemi ; le chef de tous les confédérés, Youen-Chao, a ici son oncle, le ministre Youen-Kouey, qui peut-être entretient des intelligences avec les rebelles ; ce serait là un grand péril ! Commencez par mettre à mort ce personnage suspect, puis, à la tête de vos troupes, écrasez vous-même ce ramassis de brigands ! » Ce perfide conseil fut adopté par Tong-Tcho ; il envoya Ly-Kio et Kouo-Tsé cerner la demeure de Youen-Kouey ; après avoir massacré tous ceux qui se trouvaient dans la maison, sans distinction d’âges, les deux bandits allèrent montrer à Youen-Chao, généralissime de la ligue, la tête sanglante du vieillard, son oncle.

Les forces de Tong-Tcho montaient à deux cent mille hommes ; cinquante mille sous les ordres de Ly-Kio et de Kouo-Tsé allèrent en avant-garde occuper le passage de Ky-Chouy ; à la tête de cent cinquante mille soldats, le ministre lui-même se rendit, avec ses deux affidés (Liu-Pou et Ly-Jou) et d’autres bons officiers, au passage de Hou-Méou, éloigné de la capitale seulement de cinq milles. Liu-Pou eut ordre de se retrancher au-delà du passage même, avec une division de trente mille hommes, tandis que Tong-Tcho s’y portait en personne à la tête du principal corps d’armée.

Des éclaireurs ayant apporté cette nouvelle au grand camp de Youen-Chao, il convoqua tous les chefs et Tsao vint proposer au conseil des confédérés de se séparer en deux corps, pour diviser ainsi sur deux points les forces qui marchaient contre eux. Le généralissime Youen-Chao et les huit grands vassaux devaient faire sur Ho-Méou une attaque soutenue par Tsao-Tsao lui-même, tandis que Wang-Kwang irait menacer