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au visage rouge et enflammé, élancé et robuste ; il a le front du léopard, les longs bras du singe. Son nom est Hoa-Hiong, il commande les gardes particulières du premier ministre.

Ses paroles avaient plu à Tong-Tcho ; il le nomme général de cavalerie légère, et met sous ses ordres un corps de cinquante mille hommes, chevaux et fantassins ; en même temps, trois autres chefs (Ly-Sou, Hou-Tchen et Tchao-Tsin) partent vers le passage de Ky-Chouy, dès la tombée de la nuit.

Cependant, au camp des confédérés, le petit seigneur de Tsy-Pé, Pao-Sin, craignant que la gloire d’un premier succès ne rejaillît sur le chef de l’avant-garde, aux dépens de tous les commandants de l’armée, s’avança furtivement avec son frère Pao-Tchong, et une division de trois mille hommes. Arrivé au passage, il attaque ; déjà Hoa-Hiong s’y trouvait avec cinq cents lances ; il le provoque ; son frère, serré de près, veut fuir ; mais Hoa le désarçonne, le renverse mort, et beaucoup d’entre les siens tombent au pouvoir des vainqueurs. Hoa rapporte la tête de Pao-Tchong au premier ministre, qui lui prodigue les éloges et met sous ses ordres mille cavaliers, avec lesquels celui-ci retourne hors des murs camper au passage de Ky-Chouy. Tong-Tcho lui envoya là même, le titre de général en chef, en lui recommandant d’avoir de la prudence et de ne point engager témérairement le combat.

Déjà Sun-Kien s’avançait vers le passage disputé avec quatre officiers, commandant chacun une division ; le premier, Tching-Pou, portait une lance appelée le serpent d’acier ; le deuxième, Hwang-Kay, un fléau de fer lié à la poignée par des lanières de cuir ; le troisième, Han-Tang, se faisait remarquer par son long cimeterre ; le quatrième, Tsou-Méou, par ses deux sabres renfermés dans une même gaîne. Revêtu lui-même d’une cuirasse étincelante, coiffé d’un bonnet de toile rouge (fabriqué au pays de Sé-Tchouen), Sun-Kien paraît sur un cheval pommelé ; à ses côtés pend un sabre de cuivre blanc ; il va jusqu’au passage provoquer l’ennemi. Le lieutenant de Hoa-Hiong s’offre d’aller répondre à ces injures. Son général lui donne trois mille hommes, avec lesquels il se met en mouvement.