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CHAPITRE IV.


Ligue des grands contre Tong-Tcho.[1]


I.


Année 190 de J.-C. — Tchin-Liéou-Wang-Hié (son petit nom Pé-Ho), connu dans l’histoire sous le nom de l’empereur Hien-Ty, avait neuf ans quand il monta sur le trône ; il était le second fils de Ling-Ty. Tong-Tcho, qui venait de déposer son frère pour le mettre à sa place, dut être premier ministre et régent ; il s’agenouillait simplement devant le prince sans le saluer par les titres d’usage, il entrait au palais sans montrer aucun empressement d’approcher du trône, et paraissait à l’audience le sabre en main. Les grandes charges et les grades militaires[2], il les distribua à ses partisans.

Hien-Ty donna aux années de son règne le nom de Tsou-Ping (de la tranquillité qui renaît) ; la première de cette série répond à la septième du cycle.

Captive avec son fils et la princesse Tang-Heou, la veuve de Ling-Ty, Ho-Heou passait les jours et les nuits dans les larmes au fond du palais Yong-Ngan (de l’éternel repos) ; on la laissait manquer de vêtements et de nourriture. De son côté, le petit empereur déchu ne pouvait sécher ses pleurs. Un jour ayant vu un couple d’hirondelles entrer dans sa triste demeure, il composa les vers suivants :

  1. Vol. I, livre I, suite du chap. VII, p. 109 du texte chinois.
  2. Il nomma Yang-Piao général en chef de l’infanterie ; Hwang-Ouan, commandant militaire de la capitale ; Sun-Choang, percepteur des revenus de l’État ; Han-Fou, vice-roi de Y-Tchéou ; Tchang-Liao et Tchang-Tse, commandants militaires de Tchin-Liéou et de Nan-Yang.