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BETTY.

Je peux parler français seulement avec ceux qui sait aussi l’anglais, à cause je sais qu’ils puissent me repêcher si je sais plus. Mais les Français, j’ai peur de ne plus tout à coup savoir, et je ne parle pas.

JULIEN.

En tout cas… (À la caissière.) il y a un interprète ici ?

LA CAISSIÈRE.

Mais oui, monsieur, il y a toujours un interprète. Il va arriver tout à l’heure. Il sera à votre disposition. Les chambres sont prêtes.

JULIEN, à Betty.

Je vais vous conduire à votre chambre et j’irai ensuite au télégraphe.

Ils sortent par la gauche.

Scène II

LA CAISSIÈRE, LE GARÇON, puis EUGÈNE.
LA CAISSIÈRE.

Au fait, Charles, comment se fait-il que l’interprète ne soit pas arrivé ?

LE GARÇON.

Monsieur Spork ? Vous ne vous rappelez pas qu’il ne vient pas aujourd’hui ? C’est le divorce de sa sœur. Toute la famille dîne au restaurant, à Neuilly. Mais monsieur Spork a fait envoyer un remplaçant. Il vient d’arriver. Il est dans le vestibule.

LA CAISSIÈRE.

Dites-lui de venir. (Le garçon va au fond dans le couloir et fait un signe à droite. Eugène entre lentement, et salue.) C’est