Page:Theatre de Tristan Bernard 1.djvu/265

Cette page a été validée par deux contributeurs.

LA BARONNE.

Curieuse coïncidence !

ALAIN.

Non, coïncidence très fréquente, je finis par le croire.

LA BARONNE.

Eh bien ! écoutez, tant pis ! Que voulez-vous ? Vous me les prêterez quand vous les aurez, ou c’est moi qui vous les prêterai quand je les aurai.

ALAIN, haut.

Oui, oui, certainement. (À part.) Non, non, certainement. Nous nous savons gênés. Nous ne nous les prêterons jamais, ni à l’un ni à l’autre.

LA BARONNE.

Enfin ! Ceci entre nous, n’est-ce pas ?

ALAIN.

Et je compte sur votre discrétion. Au revoir, chère madame !

LA BARONNE.

Au revoir, cher monsieur !


Scène XVIII

ALAIN, seul.

Encore une illusion qui s’en va ! C’est égal. Je suis moins désemparé après cette déception-là qu’après les autres. Il n’y a pas que moi qui ai besoin d’argent ! La baronne est dans mon cas ! La baronne Violet, avec sa voiture ! Francine !