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FRANCINE.

Moi non plus !

ALAIN.

C’est absurde !

FRANCINE.

Voilà notre dernier espoir de salut qui s’en va. Mais je ne te comprends pas. Tu as encore été lui prendre pour quatre-vingts francs de billets…

ALAIN.

C’est de l’argent bien placé. C’est pour une œuvre de bienfaisance. Je ne le regrette pas.

FRANCINE.

C’est égal, avec notre timidité, nous avons laissé échapper là une belle occasion de nous tirer d’embarras.

ALAIN, d’un ton délibéré.

Ça n’a pas d’importance. Nous trouverons ce qu’il nous faut… ailleurs.

FRANCINE.

Où donc ?

ALAIN.

Je n’en sais rien du tout. Si, au fait. Je sais. Nous allons avoir la visite d’Omer Arthur, notre excellent cousin. Ça m’étonne qu’il ne soit pas encore ici. J’ai passé, il y a deux jours, devant chez lui. J’ai laissé un mot chez son concierge. Je lui disais de venir nous voir. Il sait que nous ne sortons pas le vendredi. Il viendra très probablement.

FRANCINE.

Et tu lui as déjà demandé de l’argent ?

ALAIN.

Figure-toi que non. Je n’ai jamais songé à le taper.