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BETTY, tendrement.

My dear !

JULIEN.

Dis pas : my dear. Dis-moi : petit chéri !

BETTY, avec application.

Petit chéri !… Oh ! je voudrais je fusse mariée bientôt avec toi. Nous avons fait une terrible chose, de partir comme ça tous les deux.

JULIEN.

Il fallait bien. C’était le seul moyen de le faire consentir.

BETTY.

Mais si votre patron avait voulu vous… comment vous disez ?… to take as partner ?

JULIEN.

Associer.

BETTY.

As-so-cier… mon papa aurait… comment vous disez ? consenti me marier contre vous.

JULIEN.

Je le sais. Mais mon patron m’ajourne encore pour ça. Il me dit : Nous verrons dans trois mois. Votre père veut m’ajourner aussi et attendre que je sois associé. Zut ! Il a fallu employer les grands moyens.

BETTY.

Vous deviez… quitter tout de suite votre patron. « Vous voulez pas me associer… je pars !… » Voilà !

JULIEN.

Oui, mais je n’ai pas de position. S’il m’avait pris au mot, s’il avait accepté, je me serais trouvé le bec dans l’eau.