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tille–Wagram ? Mais c’est qu’il y a encore un bon bout de chemin depuis l’omnibus !

ALAIN.

Vous vous êtes occupée de moi ?

MADAME CAVIAR.

Mon cher monsieur… Oui, je me suis occupée de vous. Et j’ai du bon, j’ai du nouveau, beaucoup de nouveau. L’ami de mon ami, celui que je vous ai dit, celui qui devait revenir le mois prochain… Eh bien ! on l’attend. Il va revenir d’ici huit jours, peut-être d’ici quatre jours. (Appuyant.) Il a écrit à sa concierge de ne plus envoyer ses lettres à sa campagne.

ALAIN.

Mais aura-t-il l’argent ?

MADAME CAVIAR.

Cher monsieur ! Il est riche à millions ! On vous dit qu’il ne sait pas le compte de sa fortune !

ALAIN.

Mais est-il au moins au courant de l’affaire ?

MADAME CAVIAR.

Certainement ! Il doit être au courant de l’affaire. Et il fera l’affaire, monsieur ! Les renseignements sur vous sont très bons ! D’ailleurs, une supposition qu’il ne la fasse pas, il y a un autre ami d’un autre de mes amis qui, lui, la fera bien certainement. Ah ! les prêts sur signature, cher monsieur, ça ne se fait pas aussi facilement que vous le croyez ! Ah ! si vous aviez des garanties !

ALAIN, à Francine.

Voilà cinquante fois qu’elle me répète que je trouverais plus aisément de l’argent si j’avais des garan-