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RONCHAUD.

J’aurais obligé mon ami avec mon argent et non avec l’argent des autres. C’est avec mon argent, à moi, que vous avez obligé votre ami. Je ne le connais pas, votre ami.

ALAIN.

C’est un parfait gentleman.

RONCHAUD.

Je n’ai pas dit le contraire. Mais ce n’est pas à moi à payer les dettes d’honneur de tous les parfaits gentlemen qui sont de vos amis.

ALAIN.

Monsieur Ronchaud, qu’est-ce que ça peut donc bien vous faire d’attendre, je ne dis pas un mois, ni même quinze jours, mais trois jours, seulement trois jours ? L’argent était là tout à l’heure ! Dans trois jours je vous apporterai les fonds !

RONCHAUD.

Je n’attendrai pas trois jours, ni deux jours, ni un seul jour ! Il me faut mon argent tout de suite !

ALAIN.

Sapristi ! sapristi ! Mais c’est étonnant comme vous êtes peu raisonnable ! Si je vous avais su aussi intraitable, je n’aurais pas prêté cette somme pour trois jours…

RONCHAUD.

Arrangez-vous pour me trouver cet argent d’ici cinq heures. Je vous répète qu’il me le faut. Demandez-le à un ami, que diable ? Puisque vous devez le rendre dans trois jours.

ALAIN.

Précisément, puisque je dois le rendre dans trois