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qui demandais le cocher Hubert de l’avenue Kléber, et le cocher Justin de l’avenue d’Antin. Ah ! c’était le bon temps… Zut ! j’entends monter l’escalier… Si quelqu’un voulait ma place, je la lui céderais dans de bonnes conditions.

Il entre dans le cabinet à robes dont il laisse la porte entr’ouverte. On l’aperçoit dans l’entre-bâillement. La baronne et sa bonne entrent par la porte du fond.
LA BARONNE.

Julie, vous pouvez aller vous coucher.

LA BONNE.

Madame se déshabillera seule ?

LA BARONNE.

Oui.

LA BONNE.

Je vais fermer les volets.

LA BARONNE, vivement.

Non… Je laisserai la fenêtre ouverte. Il fait un peu chaud… Allez.

Exit la bonne. La baronne, pendant ce qui suit, ôte son chapeau.

Scène III

ARSÈNE, dans le cabinet à robes, LA BARONNE.
ARSÈNE, aux écoutes.

Il n’y a pas à dire, ma place n’est pas ici. La place d’un vagabond est partout, excepté dans un cabinet à robes… Je suis chez des étrangers. On est bien dur pour les voleurs. Si on savait toutes les gênes et toutes les humiliations qu’on a dans ce métier-là ! Enfin, cette dame ouvrirait la porte et me demanderait ce que je