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CONSIDÉRATIONS.

un choix parmi tant de restes précieux, en plaçant sous les yeux du lecteur ceux qui pouvaient lui inspirer le plus d’intérêt, et en éliminant ceux qui se retrouvent plus facilement que les autres, dans les écrits de Cicéron, d’Aulu-Gelle et de Macrobe, et que certains éditeurs ont répétés à la suite des fragments de Livius-Andronicus, d’Ennius et de Pacuvius[1] Comme j’ai plus d’une fois éprouvé, pendant la durée de ce travail aride, un ennui que j’ai voulu épargner aux autres, je me suis hasardé à traduire en vers français tous les morceaux saillans, afin de répandre un peu de variété dans cette partie de mon ouvrage. Puisse-t-on me savoir quelque gré des mes efforts !

Parlons un moment des anciens tragiques et des anciens comiques latins, et parlons-en rapidement.

Livius-Andronicus, affranchi de M. Salinator, dont il éleva les enfants, et qui florissait à Rome vers l’an 240 avant J.-C., est l’un des plus anciens poètes-comiques de l’Ausonie. Il déclamait ses vers lui-même ; mais s’étant enroué un jour en les répétant, il les fît réciter par un esclave : ce fut l’origne de la déclamation entre deux acteurs. Ce qui reste de ses ouvrages ne permet pas de juger de son mérite. Nous savons seulement qu’il mît le premier en dialogue les satires et les vers Fescennins.

L. Accius, Actius, et selon d’autres Attius, poète tragique, fils d’un affranchi, mourut très-âgé, l’an 665 de la fondation de Rome, 180 avant J.-C. Les anciens le préféraient pour la force du style, l’élévation du sentiment et la variété du caractère, à Pacuvius. Imitateur de Sophocle, il composa lui-même un grand nombre de tragédies qui sont perdues. Les vers qu’il fit en l’honneur de Décimus Brutus ne sont pas non plus arrivés jusqu’à nous. Il paraît d’après les auteurs que ces vers avaient excité une juste admiration.

L. Afranius était, dit Cicéron, un homme de beaucoup d’esprit, et dont les fables étaient charmantes. Sur la fin de

  1. La plupart de ces fragments, indiqués par les différents éditeurs sous ce titre : Ex incertis incertorum tragoediis, se trouvent dans Ennius, dans Pacuvius, dans Actius ou Attius ; ils sont cités par Cicéron aux traités des Offices, de la Divination, de la Nature des dieux, des Tusculanes, des trois livres de l’Orateur.