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bonheur de se rappeler, que selon leur propre opinion en la matière, il s'agit d'une guerre injuste? Depuis que le christianisme existe, quand a-t-on soutenu, que la victoire d'une injustice était un sort que les patriotes se devaient de désirer pour leur pays? Depuis que le christianisme existe, quand a-t-on soutenu que de réussir dans une sale besogne n'était pas un mal bien plus grand que d'y échouer, n'était pas le signe le plus fort du mécontentement divin, et ne servait qu'à pouvoir mieux graver dans les mémoires le châtiment et la honte qui s'ensuivent ? Lord John Russell nous ramènerait au paganisme. Cet amour du pays, qui préférerait la victoire de son propre pays plutôt que celui du bien, est un sentiment essentiellement païen, et même en tant que tel, répudié par tous les grands philosophes et moralistes du monde païen. S'il y a une chose que nous considérons comme un honneur particulier dans la conduite de M. Leader ou de sir William Molesworth (car nous ne savons pas duquel des deux cela est venu) en cette occasion, c'est qu'ils ont osé, face à une assemblée hostile, et sans l'appui d'un public acquis à leur cause, déclarer le sentiment, que lord John Russell n'a pas jugé indigne de sa personne, fort de sa majorité, de contenir par la calomnie et l'insulte.