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technique visant à lui donner un poids dans la législature qui soit au-dessus de ce à quoi leur nombre leur donne droit, mais consiste en l'exercice rigoureux, pour leur protection contre toute injustice méditée, du veto de la mère-patrie, via son représentant responsable, et non via un conseil irresponsable ; ou si cela ne les contente pas, en séparant les deux races, et en donnant à chacune d'elles une législature à part. Aucun autre plan ne fera du Canada, pour le moment, autre chose qu'un déshonneur et une faiblesse pour l'empire britannique ; par aucun autre plan, lorsque la séparation viendra, nous n'aurons droit à un aimable souvenir et à un attachement amical de la part des Canadiens ; au moyen d'aucun autre nous ne pouvons être sauvés du déshonneur d'avoir violé leur constitution, et d'avoir ensuite employé l'insurrection provoquée par cet acte de tyrannie, comme excuse pour confisquer les droits de la majorité née au pays en faveur d'une poignée d'étrangers.

C'est le moment de conclure. Mais nous ne pouvons conclure avant d'avoir rendu, si nos paroles peuvent avoir quelque portée, l'honneur qui revient à cette petite minorité, – petite, mais glorieuse à ce titre, précisément –, qui, avec un talent et une énergie aussi remarquable que l'est leur intrépidité, s'est levée aujourd'hui et l'an dernier pour défendre la justice éternelle contre une clameur passagère ; et qui a donné pour la cause de ceux qui sont outragés et calomniés, à l'autre bout du globe, un exemple impérissable de cette constance, de cette résolution, et de ce mépris pour une impopularité imméritée, que chaque jour nous voyons chez des hommes qui s'attribuent un mérite personnel à se porter à la défense de leur propre argent, ou des prérogatives égoïstes de leur « ordre ». La conduite de M. Grote, de M. Warburton, et de M. Hume restera à l'histoire.[1] Nous ne devons pas non plus omettre lord Brougham, qui a montré par sa conduite au Parlement, que lui au moins perçoit que l'heure est venue pour un homme d'État pratique de servir à la fois les intérêts de son pays et ceux de sa propre gloire, en se mettant à la tête des Radicaux modérés.[2] Nous avons réservé sir William Molesworth et M. Leader pour la fin, parce que dans leurs cas méritent les honneurs non seulement pour ce qu'ils ont fait,[3] mais aussi pour les défendre contre les accusations auxquelles ils se sont exposés. Si, par la chaleur d'expression qui est naturelle aux hommes profondément pénétrés de la vérité de leurs principes, ils se sont exposés aux fausses interprétations dont leurs adversaires ministériels ont si mesquinement profité, ce n'est pas sur leurs sentiments, mais sur les reproches amassés par ces sentiments, que sera fondé la condamnation non seulement de toute personne dont l'âme est noble, mais aussi – oserons-nous ajouter – de tout chrétien. Quel est ce sentiment qu'ils ont exprimé? Qu'ils ressentiraient avec moins de regrets, la défaite des troupes britanniques, que leur victoire dans cette guerre. Leurs assaillants nous feront-ils le

  1. Voir "Speeches on the Affairs of Canada", par George Grote (16 janvier, 1838), PD, 3rd ser., Vol. 40, cols. 59-65, et (23 janvier, 1838), cols. 399-406 ; par Henry Warburton (17 janvier, 1838), ibid., cols. 102-9 ; et par Joseph Hume (16 janvier, 1838), ibid., cols. 42-55, and (17 janvier, 1838), cols. 129-43.
  2. Henry Brougham, "Speech on the Affairs of Canada" (18 janvier, 1838), ibid., cols. 177-217.
  3. William Molesworth, "Speech on the Affairs of Canada" (23 janvier, 1838), ibid., cols. 358-87 ; et Leader, "Speech on the Affairs of Canada" (22 janvier, 1838), ibid., cols. 329-44.