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nous n'en voyons aucun qui nous paraisse soulever moins d'objections et plus susceptible de faire le bien. Le principe qui consister à séparer la législation et l'administration internes à chaque colonie des intérêts communs à toutes les colonies, a reçu la sanction des plus hautes autorités des deux côtés. C'était une des propositions de M. Roebuck, dans le discours digne d'un homme d'État qu'il a prononcé l'année dernière sur la conciliation avec le Canada — un discours qu'il a republié dans le quatrième numéro du Portfolio, et sur lequel nous attirons l'attention de tous ceux qui pourraient encore prendre la violence occasionnelle de son langage, et la force avec laquelle il exprime ses convictions spéculatives, pour de l'impraticabilité en action, ou une incapacité à exprimer des vues tempérées lorsque l'occasion le réclame.[1] Lord John Russell n'a alors exprimé aucune autre objection aux propositions de M. Roebuck que celle de sa crainte qu'elles soient trop modérées pour satisfaire les Canadiens.[2] Lord Glenelg, lui aussi, dans son dernier discours, s'est avoué disposé, si le Haut-Canada y consentait, à appuyer « une union fédérale » entre les deux Canadas, et parmi les objets qui seraient de la compétence de la législature fédérale, il a énuméré « la navigation sur le Saint-Laurent, les droits de douane qui doivent réguler le commerce, les chemins de fer, les ponts, les communications internes, et le système monétaire. »[3]

Il faisait partie de la proposition de M. Roebuck, que la législature fédérale soit ce tribunal devant lequel les accusations contre les fonctionnaires seraient portées,[4] tribunal dont l'absence est la seule objection que la Chambre d'assemblée souleva contre une appropriation permanente des salaires des juges,[5] sur lesquels, en l'absence d'un tribunal de cette nature, elle a choisi de conserver le pouvoir que confère un vote annuel. En réponse à la demande d'un tel tribunal, lord Gosford leur a offert le Conseil législatif! et l'on feint de se demander pourquoi l'offre fut perçue comme une moquerie.

Nous implorons lord Durham, car il mesure l'importance du succès de la mission solennelle qu'il a, nous assure-t-il, accepté d'entreprendre à contre-cœur — et (pouvons-nous dire sans dénigrer son sentiment d'honneur et de patriotisme) car il apprécie également cette grande réputation à laquelle les applaudissements de tous les partis lors de sa nomination ont rendu un hommage si glorieux, et ces perspectives d'une brillante carrière d'homme d'État britannique, qu'il va assurément se garantir ou bien gâcher par sa conduite dans cette affaire urgente ; pour toutes ces considérations nous l'implorons d'agir en suivant sa propre résolution de ne reconnaître aucune distinction d'opinion, de parti, ou de race, de sorte qu'une disposition légale en faveur des intérêts d'une minorité, si elle s'avérait nécessaire, — ne consiste pas à les faire passer devant ceux de la majorité, ou par n'importe quelle supercherie

  1. Roebuck, "Speech on Canada" (14 avril, 1837), PD, 3rd ser., Vol. 37, cols. 1209-29, spécifiquement les cols. 1220-1, réimprimé dans Letter III, "What Ought to Be Done?", The Canadian Portfolio, No. 4 (16 janvier, 1838), pp. 106-19.
  2. Russell, "Speech on Canada" (14 avril, 1837), PD, 3rd ser., Vol. 37, cols. 1239-40.
  3. Grant, "Speech of 18 January, 1838", p. 2.
  4. Roebuck, "Speech of 14 April, 1837", col. 1220.
  5. Voir 7 George IV, "An Act to Secure the Independence of the Judges in This Province [Lower Canada], and for Other Purposes Therein Mentioned" (20 mars, 1826), PP, 1830, XXI, 79-81 ; rejeté par le Conseil législatif.