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les maîtres, et les anciens habitants du pays doivent être sous leur férule. Ils sont allés au Canada, remarquez bien! sur la promesse du Parlement britannique. Le Parlement leur a-t-il promis que parce qu'ils sont allés au Canada, les institutions nécessaires à la protection ou à la satisfaction des anciens habitants du pays devraient être refusées? Le Parlement leur a-t-il promis un veto sur chaque loi de la législature du pays? Qu'ils attendent d'être une majorité. S'ils sont, comme ils disent, la partie active, entreprenante, et laborieuse du peuple, et si les autres sont la partie ignorante et nonchalante, ils n'auront pas à attendre longtemps. Jusqu'à ce que ce jour arrive, qu'ils se contentent d'avoir une part de la représentation qui soit proportionnelle à leur nombre, et que le gouverneur emploie son veto contre toute loi qui viserait à empêcher ce nombre d'augmenter. S'ils demandent quoi que ce soit de plus, qu'il soit dit, et dit en un langage clair et non équivoque, que le Parlement n'a pas l'intention que leur présence là-bas constitue un obstacle à tout établissement qui soit pour le bien de la colonie ou de l'empire ; qu'ils sont là-bas avec la responsabilité de tous les changements d'institutions que pourraient exiger les intérêts généraux de la population de la colonie ; qu'ils y sont allés avec la certitude qu'une séparation aurait lieu tôt ou tard, et que cette séparation pourrait bien advenir de leur vivant – une possibilité dont il serait plutôt audacieux d'espérer nous faire croire qu'ils n'étaient pas avertis vu l'existence des États-Unis.

Ce qui pourrait être fait pour la race la moins nombreuse, si l'on se rendait compte qu'il est impossible que les deux puissent vivre en harmonie sous un même gouvernement, c'est de leur donner des législatures séparées. Ceci a déjà été fait une fois, en séparant le Canada en deux parties, la province haute et la province basse. Monsieur Charles Grey, le moins libéral des trois commissaires, propose de le faire de nouveau ; ce à quoi, selon lui, les circonstances locales n'opposent aucun obstacle insurmontable. Le plan de monsieur Charles Grey est de diviser le Canada en trois zones, avec des parlements provinciaux séparés, où chacune d'elles, la séparation des races ainsi effectuées, n'y trouvant plus aucune objection, recevrait une chambre haute élective.[1] Avec ce système aucune des deux races ne seraient soumise à la législation de l'autre : et une législature fédérale serait créée, pour des délégués des législatures locales, à laquelle on n'en référerait que pour les affaires que ces trois provinces auraient en commun. Il suggère finalement que le Haut-Canada et les autres colonies de l'Amérique du Nord soient inclus dans cette fédération.

De tous les changements qu'il serait possible de réaliser dans l'organisation politique du Canada au moyen du Parlement,

  1. Pp. 64-5 du "General Report". ["A Minute Delivered to the Secretary by Sir Charles Grey", ibid., pp. 246-7.]