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d'inscrire les caractères qu'il souhaite. La pacification immédiate de la colonie dépend de lui ; les institutions par lesquelles elle doit dorénavant être gouvernée, dépendent d'un Parlement qui sera guidé, le ministère actuel semblant du moins disposé à l'être, presque implicitement par son conseil.

Il possède, en premier lieu, ce qui était le plus nécessaire de tout, et ce fait illustre le sérieux des bonnes dispositions des ministres : il a les pouvoirs d'une amnistie générale. Nous croyons qu'on ne lui a pas accordé ces pouvoirs en vain. Si, à son arrivée, il constate la fin de l'insurrection, ou si la promesse d'une amnistie peut amener ceux qui sont toujours en armes à les poser, la responsabilité de son refus sera très grande. On n'a pas encore prouvé que l'insurrection eût été planifiée. Il y a eu armement et marche militaire ; il y a eu des assemblées publiques violentes et des associations politiques ; mais il se peut que tout cela n'ait pas eu d'autre but que la résistance passive et la démonstration de force, comme ces mesures d'intimidation qui ont mené au Reform Bill. Il n'y avait rien, à propos de l'ouverture des hostilités, qui portait la marque d'une planification. Si l'insurrection avait été projetée, elle aurait été mieux organisée, et n'eut pas commencé si tôt. Le peuple semble avoir volé aux armes pour libérer ses chefs, qui lui ont été enlevés, ou étaient sur le point de l'être, pour se faire emmurer dans une prison, et être jugés par des jurys composés de leurs ennemis ; et avec une grande marque d'ignominie on a fait parader une partie de ces prisonniers, par les corps armés de ces ennemis, au cœur même des districts désaffectés. Mais s'ils sont vraiment coupables, en grande partie, de ce qu'implique une insurrection délibérée et concertée, ils ne sont pas des rebelles, ni des traîtres ; ils sont, nous le répétons, des prisonniers de guerre ; qui sont allés en guerre contre nous, justement ou injustement, sagement ou follement, mais qui peuvent revendiquer les droits à une guerre honorable, et le traitement qu'une nation généreuse doit accorder à un ennemi vaincu.

Mais bien que nous ne craignions pas l'esprit de vengeance sanguinaire, heureusement confiné au parti rabique qui se nomme Loyaliste, et aux journalistes orangistes, qui rêvent de faire en Irlande ce à quoi ils incitent au Canada ; ce ne sera pas une erreur moins fatale, qui au final ne produira pas moins de douleur humaine, si dans la nouvelle forme de gouvernement, les Canadiens français sont traités comme un parti vaincu, et les Anglais comme un parti victorieux ; si les premiers doivent dorénavant être considérés comme des gouvernés, et les seconds comme des gouvernants. Au stade auquel les ministres ont porté les choses par leur premier acte d'injustice, nous ne disputons pas le chemin qu'ils viennent d'adopter ; Il serait pointilleux de dire quoi que ce soit de la suspension de ce qui reste de la constitution canadienne,