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du principe d'élection eût produit du bien. » Mais ils « ne peuvent pas conseiller son introduction maintenant », pour la raison avérée, que « sa concession, dans l'état actuel de surexcitation du sentiment public, donnerait le triomphe à une partie de la population, ce qui serait dangereux. »[1] Dieu sait que son introduction ne ferait plus triompher personne à présent. Le « danger » anticipé, les commissaires[2] le décrivent ailleurs dans le rapport, comme une guerre civile entre les deux races, dans laquelle le parti anglais serait l'agresseur. Nous attirons l'attention sur le fait que c'est la peur que le parti loyal se rebelle qui est avancée comme principale raison pour rejeter les demandes qu'il aurait été convenable d'accorder, si cette rébellion n'avait pas été si probable. Alors, puisque ce n'est pas la justice, mais l'appréhension d'une rébellion, venant du parti loyal, qui se devait de trancher la question, l'existence de la rébellion doit, nous pensons, nous amener à quelque conclusion dans l'autre sens. Ou est-ce seulement le mécontentement déraisonnable, le mécontentement reconnu pour être déraisonnable, qui a le privilège de s'exprimer de cette façon?

Le Conseil, il sera dit, protège les colons anglais : sans le Conseil, ils ne croiraient pas leurs vies et leurs propriétés en sécurité. Et à quoi sert un gouverneur? quelle est l'utilité de tout son appareil exécutif, et pourquoi le gouverneur a-t-il le pouvoir de rejeter tout projet de loi adopté par la législature, si ce n'est pour empêcher une partie de la communauté d'en tyranniser une autre? Le seul tort que la Chambre d'assemblée puisse faire aux Anglais, à moins que le gouverneur n'en fasse partie, elle peut le faire tant qu'il existe une Chambre d'assemblée : elle peut refuser toute nouvelle loi, que les intérêts ou les opinions de la partie anglaise de la population pourraient réclamer. Et c'est pour cette raison que lord Glenelg semble donner son appui au Conseil. Dans son dernier discours à la Chambre des Lords, il affirme que le Conseil est le parti libéral. Il décrit l'Assemblée comme « celle qui était contre les améliorations — attachée à des notions désuètes de l'ancien temps — peu ouverte au commerce, au progrès de l'intelligence, à la diffusion de l'éducation »[3] — pour lequel grand objet, soit dit en passant, elle a pourvu avec la plus grande munificence, en proportion des ressources disponibles, que l'on ait jamais vu dans aucun autre pays[4] — dont le renouvellement a récemment été refusé par le Conseil législatif en raison de sa trop grande munificence. Voici un exemple de l'exactitude du lord Glenelg lorsqu'il raconte l'histoire du conflit entre les deux corps :

Ainsi il est arrivé que, d'une part, ceux qui étaient les défenseurs d'une oligarchie hostile aux améliorations se sont servis des droits et des privilèges des institutions populaires, et les ont poussés jusqu'à l'extrême ; et de l'autre, que des privilèges qui ne sont généralement pas employés pour favoriser des améliorations et pour soutenir des institutions libres, ont été poussés à l'extrême afin de les soutenir.[5]

  1. "General Report", p. 189.
  2. "Reports", p. 90. ["Second Report", p. 88.]
  3. Charles Grant, "Speech on the Affairs of Canada" (18 janvier, 1838), PD, 3rd ser., Vol. 40, cols. 162-77, dans le Morning Chronicle, 19 janvier, 1838, p. 2.
  4. Voir 6 William IV, c. 30 (Lower Canada), dans The Provincial Statutes of Lower Canada, Vol. 15, pp. 244-54.
  5. Grant, "Speech of 18 January", 1838, p. 2.