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et ses commissaires et informateurs disent directement le contraire. Entendons-les :

La Chambre d'assemblée ne fut pas lente à saisir l'importance des fonctions que lui avait attribuées la Constitution ; seul le gouvernement fut lent à les saisir, ou lorsqu'il le fit, à les reconnaître et à pourvoir prudemment à leurs conséquences. Au lieu d'accorder sa politique de façon à gagner la confiance de cette Chambre, il a suivi la voie malheureuse de ne s'appuyer que sur le Conseil législatif. L'existence d'une majorité de Canadiens français dans l'Assemblée semble avoir été jugée une raison suffisante pour qu'il y ait une majorité d'Anglais au Conseil ; car le principe observé dans les premières nominations, de le composer d'un nombre égal de Français et d'Anglais, a bien vite été oublié, et c'est ainsi que le Conseil et l'Assemblée furent constitués, presque dès le départ, sur des principes antagonistes.

Pendant un certain nombre d'années, le Conseil régna en se maintenant dans une étroite union avec l'Exécutif ; mais au fil du temps, la force inhérente à une Assemblée populaire s'est développée, et dans le grand combat qui s'ensuivit sur les questions d'argent, l'Assemblée est ressortie victorieuse. Durant cette lutte financière, qui dura plus d'un quart de siècle, il n'était que normal que des différends collatéraux dussent surgir, et si nous devions examiner ces derniers, nous croyons que nous découvririons également que, dans chacun d'entre eux, l'Assemblée a marqué des points. À titre d'exemple, nous mentionnerons le droit de la Chambre d'accuser les officiers publics et de les amener devant les tribunaux, son droit de nommer un agent en Angleterre et son droit de contrôler ses propres dépenses contingentes ; sa demande de retrait des juges des affaires politiques ou de leurs sièges dans les corps législatifs, ou dans les conseils exécutifs, et sa demande de restitution des profits sur les biens des jésuites. Tous sont des points sur lesquels des disputes ont eu lieu entre les deux Chambres et, dans chacune d'entre elles, la branche populaire l'a emporté, et le Conseil fut délogé successivement de chaque position qu'il tentait de maintenir. L'Assemblée, en même temps, en dénonçant les abus de l'administration et en portant des accusations contre de nombreux officiers de l'Exécutif, n'a pas moins réussi à exposer la faiblesse du gouvernement que celle du Conseil. Le Conseil et le gouvernement se sont affaiblis dans beaucoup de luttes dans lesquelles ils n'auraient jamais dû s'engager et, si l'Assemblée, en conséquence, devint présomptueuse, nous croyons que ce n'est que l'effet normal d'un parcours de victoires sans aucun échec.

Au cours de ces conflits prolongés, il est aussi arrivé que l'Assemblée, composée presque exclusivement de Canadiens français, apparaisse constamment comme la gardienne des droits populaires, comme la défenderesse des institutions libérales, tandis que le Conseil, dans lequel les intérêts anglais dominent, en est venu à paraître comme le défendeur