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Gosford, et ce parti le déteste autant qu'il a pu applaudir ses prédécesseurs. Les rapports qu'il a signés ont donné entièrement tort à ce parti, et généralement raison au parti populaire. Mais bien que les commissaires n'aient montré aucune intention injuste, ils ont montré un sentiment qui, dans le cœur de chaque officiel, semble indéracinable, à savoir que, devant un quelconque incident qui s'apparente à une querelle entre des sujets et un gouvernement, peu importe que le gouvernement soit blâmé le premier, peu importe que les demandes des sujets soient justes, qu'ils doivent être concédées et n'auraient même jamais dû été refusées ; avant qu'une telle concession puisse être faite, ils doivent être punis pour la voie de remontrances énergiques par laquelle ils ont cherché à obtenir réparation : « L'autorité du gouvernement doit être affirmée »[1]. Celle du gouvernement qu'on a admis avoir été dans l'erreur, contre le peuple qui était dans le vrai. Et par conséquent, il y a dans les rapports des commissaires, ce que la Chambre d'assemblée [du Bas-Canada] a noté dans son adresse au Lord Gosford le 25 août :

une contradiction essentielle et primordiale, qui apparaît dans chacune de ses parties et en forme l'essence. C'est que, tandis qu'ils admettent la réalité de la plus grande part des abus et des griefs dont nous nous sommes plaints, les commissaires ne recommandent pas leur apaisement[2] et la destruction des causes qui les ont produits, mais recommandent un acte d'agression contre cette Chambre qui les a dénoncés, et la destruction absolue du gouvernement représentatif dans cette province, par la spoliation illégale et violente des deniers publics du peuple par les ministres ou par le Parlement[3].

Lord John Russell, dans le discours[4] par lequel il a présenté au Parlement les mesures qui sont actuellement à l'œuvre, a peint le tableau le plus charmant de la générosité du gouvernement britannique envers les Canadiens conquis, et l'image la plus affreuse de l'ingratitude avec laquelle tant de libéralité a été acquittée, et il a dit ce qu'on lui disait au sujet des catholiques d'Irlande, que tout notre gouvernement du Canada n'avait été qu'une voie de concession. Ce fut une voie de concession, et ainsi doit-il en être, Dieu merci, des mauvais gouvernements partout dans le monde à notre époque. Mais s'il veut dire que même une seule concession a déjà été faite volontairement, ou après un refus prolongé, ou en conséquence de quoi que ce soit d'autre que de « la violence factieuse », comme on la considérait alors, de la Chambre d'assemblée, « exploitant la prudence » ou, si Lord John Russell préfère, les bonnes intentions du gouvernement anglais, alors Lord John Russell dit une chose,

  1. Voir Russell, "Speech of 16 January, 1838", col. 8.
  2. C'est exagéré. Les commissaires recommandent bien qu'à un moment ou à un autre, on mette fin à certains motifs de plaintes.
  3. PP, ut supra, p. 39. ["Copy of a Despatch from the Earl of Gosford to Lord Glenelg" (incluant "House of Assembly’s Address to Lord Gosford", 25 août, 1837 de Louis-Joseph Papineau), ibid., 1837-38, XXXIX, 355.]
  4. "Speech of 16 January, 1838", cols. 7-42.