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à ce qui est connu sous le même nom dans notre pays, à savoir, une annihilation complète de tout gouvernement. Cependant, il s'avère que les seuls subsides que l'Assemblée contrôle (excepté ceux pour les ponts, les routes, les écoles et la législature elle-même) sont les salaires des juges, du gouverneur et de son Conseil et d'un certain nombre de fonctionnaires. Ces salaires ont été suspendus durant trois ans, et on nous a raconté la plus pitoyable histoire concernant les privations — et nous ne remettons pas en cause leur vérité — dont ont souffert certains des fonctionnaires impayés. Maintenant, supposons que le Parlement, qui professe tant de compassion pour ces personnes, au lieu de violer la constitution canadienne pour les payer, ait résolu de les payer lui-même, qu'en aurait-il coûté au pays? L'arriéré pour les trois années est de 127 744 l.[1], duquel il faut soustraire environ 23 000 l. tirées des revenus héréditaires de la couronne au Canada non concédés à l'Assemblée, ce qui fait qu'il ne reste que 104 000 l. — à peine davantage que le revenu annuel d'Adelaïde, la douairière de la Reine. Le Parlement du Canada a donc, en dernier recours, le pouvoir d'infliger au pays une amende d'environ 35 000 l. par année parce qu'il maintient un mauvais gouvernement au Canada ou, ce qui est pire encore, un gouvernement inacceptable à la majorité des Canadiens ; l'arrêt des rouages du gouvernement, la subversion de la société civilisée, et toute cette montagne de malheurs dont nous avons tant entendu parler, se réduisent donc, après examen, à l'inconvénient de payer cette somme.

Nous osons demander, est-ce un pouvoir trop grand pour le peuple d'une province, envers des dirigeants vivant de l'autre côté du globe qui nomment tous leurs officiers juridiques et administratifs, sanctionnent toutes leurs lois, et sur lesquels ils n'ont aucune autre emprise, directe ou indirecte, pour se garantir la plus petite considération de leurs intérêts ou de leurs opinions? Le pouvoir de nous faire payer 35 000 l. par an, en plus des cinquante millions que nous payons déjà en impôts, alors que nous, qui pouvons contrôler leur gouvernement, contrairement à eux, souffrons de les gouverner d'une manière odieuse à la majorité — n'est-ce pas plus qu'assez pour garantir un peu d'attention aux intérêts des Canadiens, de la part d'un public qui a permis qu'une résolution détruisant la constitution canadienne soit adoptée par les deux Chambres avec dans l'ensemble à peine plus d'intérêt ou d'étude que n'en produisent bon nombre de projets de loi privés? Le Canada ne peut pas nous envahir ; il ne peut pas interrompre notre commerce ; il ne peut pas réduire notre revenu ; il ne peut toucher à aucun de nos intérêts nationaux. Il n'y a seulement qu'une chose qu'il puisse faire ;

  1. 142,160l. 14s. 6d : telle est la somme votée par le Parlement ; mais le montant véritable, tel qu'il apparaît dans la déclaration de lord Gosford à la p. 75 des documents parlementaires auquel on a déjà fait référence, était celle que nous mentionnons dans le texte. ["Copy of a Despatch from the Earl of Gosford to Lord Glenelg", PP, 1837-38, XXXIX, 391.]