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Car ce n'était pas les vingt shillings de la taxe des navires* qui préoccupaient Hampden, et les Américains n'ont pas fait leur révolution pour le penny par livre dans le prix du thé, qui constituait pourtant la question en litige quand la guerre a commencé. Ils ont combattu pour les garanties d'un bon gouvernement, et être disposé à le faire est l'une des ces épreuves qui permettent à une nation de montrer son aptitude à les apprécier.

Et sous quel prétexte avons-nous fait ce que même le secrétaire aux colonies[1] admet être la « violation d'un des grands principes de la constitution canadienne? » C'est parce qu'ils ont refusé les subsides. C'est parce qu'ils ont fait usage d'un droit que nous leur avons donné, mais dont notre intention n'était pas qu'ils s'en servent ; ou alors si nous en avions l'intention, nous avions prévu que ce serait nous, contre qui ils l'ont exercé, qui devions juger s'ils l'avaient exercé correctement. Ce tribunal impartial a décidé qu'ils en ont fait un mauvais usage, et qu'il doit donc leur être retiré. Permettez-nous de demander : depuis quand la morale anglaise a-t-elle adopté cette découverte, à savoir qu'une constitution est un cadeau que celui qui donne peut choisir de reprendre? Que la concession d'une constitution implique la condition tacite d'après laquelle les pouvoirs qu'elle confère doivent être repris s'ils sont utilisés à l'encontre de ceux qui les donnent, c'est là une doctrine qu'on croyait limitée à Charles X et au roi Ernest de Hanovre, sur qui une abondante calomnie s'est donc répandue indûment. Que le pouvoir d'un gouvernement despotique, une fois qu'on en est débarrassé, peut être rétabli à loisir : voilà une maxime que nous ne pensions pas entendre de la bouche des Anglais. Pas plus que nous nous attendions à les entendre nous dire qu'une fois qu'on a accordé des droits politiques à un peuple, ces derniers doivent être exercés d'après le jugement de quelqu'un qui s'avère être plus fort. Une constitution, une fois conférée, devient sacrée. La retirer ou la violer (« une constitution qui est violée est détruite ») est une infraction au contrat le plus solennel que l'homme peut faire avec l'homme, ou un peuple avec un autre peuple, et ne peut être justifiée que par ces situations d'urgences — lorsque la société est menacée de dissolution — quand l'anarchie ou la guerre civile est imminente et que toutes les lois et les institutions, et tous les contrats pour le maintien de ces lois et de ces institutions, doivent le céder devant ce choix terrible.

Examinons maintenant quel aurait été le mal encouru, supposant que le Parlement ait continué à respecter la constitution canadienne et laissé à l'Assemblée le contrôle de son propre argent. On a beaucoup employé l'expression « stopper les subsides »[2], et on a essayé d'y attacher les idées qui se rapportent

  1. Dépêche de Lord Glenelg à Lord Gosford, datée du 22 mai, 1837, dans les premiers documents du Canada de cette Session, p. 11. [PP, 1837-38, XXXIX, 327 ; la dépêche fait partie des Copies or Extracts of Correspondence Relative to the Affairs of Lower Canada (23 décembre, 1837), pp. 317-432.]
  2. La discussion vient d'un passage de "Russell’s Speech on the Affairs of Canada" (16 janvier, 1838), PD, 3rd ser., Vol. 40, col. 25, in The Times, 17 janvier, 1838, p. 3. John Temple Leader utilisait cette expression en référence à Terre-Neuve, "Speech on the Affairs of Canada" (22 décembre, 1837), PD, 3rd ser., Vol. 39, col. 1437, in The Times, 23 décembre, 1837, p. 2.